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Les proches de Kadhafi au Niger

07 sept. 2011, 10:52

Et si c'était lui? L'arrivée au Niger d'un imposant convoi militarisé en provenance de Libye a attisé hier, pendant une partie de la journée, les spéculations sur un possible départ de Mouammar Kadhafi vers un pays subsaharien. Après avoir franchi la frontière nigéro-libyenne à Djoufra, la mystérieuse caravane composée de plusieurs dizaines de pick-up a été aperçue à Arlit, la capitale de l'uranium, puis à Agadez.

«Nous pouvons vous confirmer qu'environ 200 voitures ont traversé de la Libye au Niger, mais nous ne pouvons pas confirmer qui se trouve à bord», a indiqué Jalel al-Galal, un porte-parole du Conseil national de transition (CNT). «Ce genre de convoi transporte généralement Kadhafi ou l'un de ses fils.»

À en croire un second responsable du CNT, des camions chargés «d'or, d'euros et de dollars» figuraient en bonne place dans le convoi qui a pris la route de Niamey. Comme la capitale nigérienne n'est pas très éloignée de la frontière avec le Burkina Faso, il n'en fallait pas plus pour que soit évoqué un asile dans ce pays. Le gouvernement burkinabé, qui a reconnu le CNT, avait indiqué que le raïs déchu pourrait venir à Ouagadougou «s'il le souhaite». Avant d'exclure cette éventualité...

Mais, au fil des heures, la rumeur de la fuite de l'ex-Guide libyen a perdu de la consistance. Côté kadhafiste, on démentait en bloc. «En excellente santé», l'ex-dictateur organiserait la défense de ses dernières poches de résistance. Le ministre des Affaires étrangères nigérien, Mohammed Bazoum, a, pour sa part, minimisé l'importance du convoi, tout en reconnaissant l'arrivée sur le sol national de personnalités de l'ancien régime libyen.

Soutiens touaregs

Au cours des derniers jours, au moins trois cortèges de véhicules libyens ont en fait rejoint Niamey. Ils ont permis d'acheminer dans la capitale nigérienne une dizaine de proches de Mouammar Kadhafi, dont Mansour Daw, le chef des brigades de sécuritaires et, selon nos informations, l'ex-ministre des Finances Abdelhafid Zlitni. La présence parmi les exfiltrés d'un des fils Kadhafi, Saadi, est également évoquée par une source proche des forces de sécurité locales. Ancien footballeur, Saadi Kadhafi a dirigé sa propre unité d'élite, avant d'affirmer mercredi dernier qu'il était prêt à cesser le combat pour «arrêter l'effusion de sang». Ses déclarations avaient mis en lumière des divergences au sein du dernier carré de fidèles de Kadhafi.

Les fuyards ont pu pénétrer au Niger grâce à des alliés touaregs. Les différents convois qui ont sillonné le nord du pays étaient en effet accompagnés de combattants du désert. Agaly Alambo, un vieux briscard de la rébellion touareg, aurait supervisé les opérations. Proche du régime libyen, il a participé dans les années 1990 au soulèvement de l'Aïr et du Ténéré contre Niamey, avant de prendre à nouveau les armes en 2007. Depuis le retour à la paix en 2009, Agaly Alambo effectuait de longs séjours à Tripoli, où près de 1500 ex-rebelles nigériens s'étaient installés avec armes et bagages. La majorité d'entre eux seraient rentrés chez eux après la déroute des forces loyalistes.

Si les Touareg ont toujours bénéficié de l'aide financière de Kadhafi, le pouvoir central n'a jamais été en reste. La générosité de l'ex-Guide explique sans doute pourquoi le gouvernement du Niger, qui a reconnu formellement le CNT, ouvre «pour des raisons humanitaires» ses portes à son entourage.

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