Les manifestants réclamaient des arriérés de salaires au gouvernement du Hamas. Certains protestataires en sont venus aux mains avec des élus du mouvement islamiste, dont certains ont accusé le Fatah du président Mahmoud Abbas d'avoir orchestré cette action.
La suspension de l'aide occidentale aux Palestiniens, appliquée depuis l'arrivée du Hamas au pouvoir en mars, empêche le gouvernement de payer 165.000 fonctionnaires et d'assurer les services de base.
Dans la bande de Gaza, un milicien du Hamas a été abattu après avoir pris part à une attaque contre le directeur de la Sécurité préventive à Khan Younès. Ce dernier, blessé aux deux jambes, a été hospitalisé.
Alors que certains agitent le spectre d'une guerre civile, le président Abbas a convoqué un deuxième round du «dialogue national» entre toutes les factions. Ces discussions sont censées durer sept jours.
Les pourparlers porteront sur un document élaboré par des cadres palestiniens détenus en Israël, prévoyant une reconnaissance implicite d'Israël. C'est ce document que Mahmoud Abbas prévoit de soumettre à référendum le 26 juillet, sauf si les différentes factions l'adoptent dans le cadre du dialogue national.
Tentant de jouer l'apaisement, le Hamas et le Fatah ont annoncé hier matin être parvenus à un accord pour intégrer les membres de la force paramilitaire controversée du mouvement islamiste à la police contrôlée par le Fatah. Cette avancée a été enregistrée à l'issue d'une rencontre entre Mahmoud Abbas et le premier ministre Ismaïl Haniyeh. La force paramilitaire avait été déployée mi-mai pour officiellement «appuyer» la police mais son déploiement avait exacerbé la tension avec les services de sécurité dominés par le Fatah, entraînant des affrontements sanglants.
Autre annonce susceptible de faire baisser la tension, le ministre des Affaires étrangères Mahmoud al-Zahar est revenu dans la bande de Gaza de l'étranger avec 20 millions de dollars pour son gouvernement.
Mahmoud al-Zahar est arrivé depuis l'Egypte avec quatre valises remplies de dollars en billets de banque, a-t-on appris auprès de la présidence palestinienne. Il est au moins le troisième responsable du Hamas à ramener de l'argent liquide d'Egypte.
En visite hier à Paris, le premier ministre israélien Ehoud Olmert a confirmé son souhait de parvenir à un accord de paix avec les Palestiniens. Mais il a défendu son projet de retrait unilatéral de Cisjordanie si les pourparlers ne peuvent être relancés.
Le président français a insisté, lui aussi, sur une «reprise des négociations» pour mettre fin à un conflit «qui a duré trop longtemps». Il a jugé «essentiel» d'instaurer dans la région «une paix qui suppose deux Etats vivant côte à côte et en sécurité». / ats-afp-reuters