Les mouvements de grève commencent ce soir

13 nov. 2007, 12:00

Syndicats et gouvernement campaient sur leurs positions hier à la veille du début d'une grève contre la réforme des régimes spéciaux de retraite. Les socialistes ont accusé le gouvernement de vouloir une «épreuve de force» et l'ont appelé à négocier.

«Le gouvernement ne souhaite ni la grève ni l'enlisement», assure le ministre du Travail, Xavier Bertrand. La réforme proposée est «raisonnable» et «le statu quo n'est pas imaginable», dit-il, reprenant une formule utilisée par le premier ministre, François Fillon. Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a déploré quant à lui le refus du gouvernement d'organiser une réunion tripartite (syndicats, Etat, entreprises) pour faire avancer la discussion et dénoncé les «fables» qui masquent la réalité des régimes spéciaux. Les cheminots se mettent en grève à partir de ce soir, suivis demain par les conducteurs de métro, les gaziers et les électriciens. Un premier mouvement contre la réforme des régimes spéciaux avait été très suivi dans les transports le 18 octobre. La grève de la SNCF perturbera comme le mois dernier le trafic ferroviaire avec la Suisse.

Les syndicats reprochent au couple exécutif formé par François Fillon et le président Nicolas Sarkozy de ne pas avoir fait beaucoup d'efforts pour trouver un terrain de négociation, comme s'il recherchait l'épreuve de force pour en tirer un gain politique. Un argument repris par les socialistes. «On voit bien que le gouvernement pourrait encore éviter le blocage du pays et les grèves qui se profilent», a déclaré un dirigeant du PS, Bruno Le Roux. Le gouvernement s'appuie sur des sondages d'opinion laissant penser qu'une majorité de Français l'invite à ne pas céder sur la réforme des régimes spéciaux de retraite. La grève sur les retraites s'inscrit dans un climat de tension sociale croissante après le mouvement de colère des marins-pêcheurs dénonçant la hausse du prix des carburants et un début de contestation étudiante.

Le risque pour le gouvernement est de voir les grévistes faire la jonction avec les fonctionnaires, qui appellent à manifester le 20 novembre, et les magistrats mobilisés le 29 de ce mois contre la nouvelle carte judiciaire. «Il y a une semaine chaude pour le gouvernement qui s'annonce, des tas de secteurs se mettent en action, ce n'est pas gagné d'avance mais le bras de fer s'annonce», a résumé Olivier Besancenot, le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire. / ats-afp