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Les militants socialistes à l'heure d'un choix crucial

Les militants socialistes français ont voté hier pour désigner leur futur chef. Mais le scrutin s'annonçait serré entre les trois candidats en lice: Ségolène Royal, Martine Aubry et Benoît Hamon.

21 nov. 2008, 10:57

Après l'échec du Congrès de Reims le week-end dernier, qui a donné le spectacle d'un déchirement du premier parti d'opposition, les militants ont dû arbitrer pour dégager un nom et une ligne politique. Au total, 233 000 militants étaient appelés à voter dans quelque 3200 sections PS. Les résultats étaient attendus après minuit. Même si la maire de Lille part favorite face à l'ex-candidate présidentielle de 2007, l'issue du vote reste incertaine.

C'est la première fois que trois postulants sont en lice depuis l'instauration, en 1995, du suffrage universel militant pour la désignation du numéro un du parti. L'inconnue de ce scrutin destiné à désigner le successeur du premier secrétaire François Hollande, réside dans la participation et le report des voix d'un candidat à l'autre.

Lors du vote des militants sur les motions, le 6 novembre, Ségolène Royal était arrivée en tête avec 29,08% des suffrages, contre 24,43% pour Martine Aubry. Le député européen Benoît Hamon, 41 ans, représentant de l'aile gauche, avait obtenu 18,52% des voix.

Martine Aubry, initiatrice de la semaine de travail de 35 heures et qui défend un PS en phase avec le mouvement ouvrier et syndical, a d'ores et déjà reçu le soutien de Bertrand Delanoë, qui avait obtenu 25,24% des suffrages lors du vote des motions. Mais certains partisans ont annoncé leur intention de voter pour Ségolène Royal.

Les trois candidats ont mis à profit la grève des enseignants pour marquer leur ancrage à gauche en participant aux défilés - Benoît Hamon à Paris et Martine Aubry à Lille - tandis que Ségolène Royal recevait les syndicats d'enseignants à Poitiers. «J'ai totalement confiance», a réaffirmé hier sur France Info Martine Aubry, qui a de nouveau tendu la main à «Ségolène» si les militants la désignent pour succéder à François Hollande.

Renouant avec l'acidité des joutes de Reims, Martine Aubry a invité sa rivale à faire passer le parti avant son ego. «Il faut revenir à un peu de raison: 29%, ce n'est pas la majorité. Nous sommes un grand parti démocratique et cela veut dire que 71% n'avaient pas voté pour elle. On ne peut pas à la fois dire, «je suis dans le Parti socialiste» et dire «je suis dans une rupture»», a-t-elle affirmé. Ségolène Royal a pour sa part appelé les militants à «ne pas redonner le parti à ceux qui l'ont déjà depuis quinze ans». Elle a accusé Martine Aubry et Bertrand Delanoë de s'être coalisés «pour empêcher la rénovation» qu'elle estime représenter.

L'ex-candidate a mis en avant la présidentielle de 2012, soulignant que «parmi les leaders du PS il n'y en pas beaucoup qui peuvent être présents au second tour de la présidentielle», s'estimant la mieux placée en raison notamment de «son lien direct avec le peuple français».

Quant à Benoît Hamon, il ne se fait guère d'illusion sur sa candidature - «Je sais que je vais faire un tout petit score» - mais il réaffirme son ambition de «jeter des ponts entre les socialistes» loin de la guerre de «tranchées». «Cette affaire ne se joue ni sur le style, ni sur le tempérament, mais plus sur le projet politique», a-t-il expliquant, regrettant que les médias réduisent l'enjeu à un duel de femmes. Donnera-t-il une consigne de vote en cas de second tour, au profit de la maire de Lille? «Il ne faut pas spéculer», a-t-il répondu. /ats-afp

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