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Les jeunes veulent conquérir Rome

Après la chute du gouvernement Prodi, fin janvier, les Italiens retournent aux urnes les 13 et 14 avril. Dans une campagne morne où les différences idéologiques sont microscopiques, une jeune génération de militants tente de dépoussiérer la forteresse branlante de la politique transalpine. La Botte n'en finit pas d'être rongée par les démons de l'instabilité. Victime de son morcellement, la coalition de centre gauche chapeautée par Romano Prodi aura dû hisser le drapeau blanc après moins de deux ans de pouvoir. Pour ces législatives anticipées, le paysage politique italien présente des nouveautés de taille, avec l'entrée en scène de deux puissants blocs qui agitent l'étendard du renouveau.

07 avr. 2008, 12:00

Issu de la fusion, en octobre 2007, des démocrates de gauche (ex-communistes) et de la Marguerite (catholiques modérés), le Parti démocrate (PD), que dirige l'ancien maire de Rome Walter Veltroni, est le colosse incontesté du centre gauche. Il fait équipe avec l'Italie des Valeurs, une petite formation fondée en 2000 par l'ancien juge Antonio Di Pietro.

Lâchés par le PD, avec lequel ils étaient alliés dans le cabinet Prodi, les communistes et les écologistes partent seuls au combat sous la bannière de la «sinistra arcobaleno» (la gauche aux couleurs de l'arc-en-ciel).

Poids lourd des droites italiennes, le Peuple de la liberté regroupe, lui, Forza Italia, le parti créé de toutes pièces en 1994 par le magnat des médias Silvio Berlusconi, et la très conservatrice Alliance nationale de Gianfranco Fini. Il peut compter sur l'appui des populistes aux relents parfois xénophobes de la Ligue du Nord, qui fait du fédéralisme son cheval de bataille.

La coalition de centre droit a connu une véritable révolution avec le départ des héritiers catholiques de la défunte Démocratie chrétienne, qui se présentent désormais en solo devant les électeurs sous le label Union du centre, avec leur leader bolonais Pier Ferdinando Casini.

Dans ce contexte de recomposition, une nouvelle vague de jeunes militants remue ciel et terre pour battre en brèche les baronnies politiciennes. Parmi ces nouveaux visages figure la représentante du PD Federica Mogherini, née à Rome de mère vénitienne et de père toscan.

Intellectuelle de haut vol -, elle est licenciée en sciences politiques avec une thèse sur le rapport entre religion et politique en terre d'islam -, Federica Mogherini, 35 ans, embrasse le militantisme de gauche dès la fin des années 1980, au lycée d'abord, puis dans les milieux universitaires. Elle ?uvre également au sein du mouvement altermondialiste en participant à la plupart des Forums sociaux mondiaux.

En 2001, Federica Mogherini fait son entrée dans les instances dirigeantes des Démocrates de gauche. Depuis novembre dernier, elle est une des neuf femmes du groupe de 17 membres de l'exécutif du PD, une sorte de garde rapprochée de Walter Veltroni chargée d'assurer la logistique de la campagne électorale. La militante de gauche est candidate à la Chambre des députés sur une liste vénitienne.

Fer de lance du centre droit, Beatrice Lorenzin, pour sa part, adhère à Forza Italia dès 1996. Cette Romaine, qui a vu le jour à Ostie en 1971, est actuellement à la tête de la section des jeunes du géant berlusconien. Après des études de droit, elle fréquente, au milieu des années 1990, la très prestigieuse Fondation Luigi Einaudi de Turin, où elle mène des recherches sur l'histoire du libéralisme.

Beatrice Lorenzin est loin d'être une néophyte de la politique. Elle a notamment siégé au Conseil communal (législatif) d'Ostie en 1999 et à celui de la Ville éternelle en 2001. Tout comme Federica Mogherini, la Romaine ambitionne de forcer les portes de la Chambre des députés. Rencontre avec deux figures émergentes de la vie politique transalpine. / EDA

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