Les derniers sondages ont prédit le retour au pouvoir pour un troisième mandat de Silvio Berlusconi, à la tête du nouveau parti Peuple de la liberté (PDL) qui regroupe ses alliés d'Alliance nationale (conservateur) et de la Ligue du nord (régionaliste et populiste).
Mais une majorité dans le pays ne signifie pas nécessairement une majorité au Sénat en raison d'une loi électorale qui attribue la prime de majorité au parti vainqueur sur une base régionale. Si les plus petits partis - Gauche arc-en-ciel (communistes et Verts), UDC (centre droit chrétien), La Destra (extrême droite) - font un bon score dans certaines régions, ils risquent de priver de prime le PDL de Berlusconi ou le nouveau Parti démocrate (PD) de Veltroni.
L'Italie se retrouverait alors dans une situation semblable à 2006 lorsque Romano Prodi avait gagné de justesse, son gouvernement chutant vingt mois plus tard, faute de majorité suffisante au Sénat.
Le PD et le PDL ont donc appelé à «voter utile» lors d'une campagne dominée par des promesses de baisse d'impôts. «Il nous faut une majorité à la Chambre et au Sénat», a martelé Berlusconi vendredi au dernier jour de campagne. «Je connais les derniers sondages et je suis absolument certain que nous obtiendrons une grande victoire», a lancé le milliardaire.
Les électeurs ont «une longueur d'avance sur la politique, les journaux et les sondages», a répliqué Veltroni. «Vous verrez que nous aurons quelques surprises», a assuré le leader du PD.
L'ex-maire de Rome (52 ans), pour la première fois candidat au poste de chef de gouvernement, a réussi à combler une partie de son handicap mais l'écart entre les deux concurrents se serait stabilisé autour de 5-6 points. Le nombre d'indécis, deux semaines avant le scrutin, était encore de 25% à 30%. En cas de match nul au Sénat, Berlusconi serait contraint de négocier un soutien soit avec l'UDC soit avec Walter Veltroni pour faire les réformes indispensables, en particulier sur le plan électoral. Le vainqueur héritera d'une économie en plein enlisement. La croissance italienne est l'une des plus basses de la zone euro, et le FMI prévoit qu'elle ne sera que de 0,3% en 2008.
En plus des législatives, les Italiens votent aussi pour des municipales, notamment à Rome, et pour des régionales, comme en Sicile. / ats-afp- reuters