L'émission satirique culte en France "Les Guignols de l'Info" sera maintenue sur Canal+. Mais son format et les horaires de diffusion restent encore à définir.
C'est ce qu'a déclaré vendredi le patron du groupe Vivendi, Vincent Bolloré, après des rumeurs sur une possible suppression qui ont provoqué un tollé.
"Les Guignols font partie du patrimoine de Canal+". Et "il est hors de question de se priver de cet atout qui est la propriété du groupe", a affirmé l'homme d'affaires, premier actionnaire de Vivendi, maison-mère de Canal+.
Mais si le maintien de cette émission, qui parodie depuis 1988 les journaux télévisés en brocardant personnalités des médias, du show business et de la politique, est assuré, son format et l'horaire de diffusion vont changer. "Les dirigeants de Canal+ et de Vivendi devraient décider sous quel format et à quel moment ils devraient être distribués".
Peut-être payant
Cette mise au point laisse ouverte la possibilité d'une diffusion en crypté - Canal+ est une chaîne qui nécessite un abonnement pour une grande part de ses émissions à l'exception des "Guignols" notamment. Et à un horaire différent. L'émission est actuellement diffusée en clair du lundi au vendredi, pour une tranche de huit minutes.
L'émission pourrait également ne pas être retransmise tous les jours en semaine ou bien se contenter d'un créneau le week-end.
Selon plusieurs médias, Vincent Bolloré apprécierait peu la liberté de ton des marionnettes de Canal+ et envisageait dans un premier temps d'annoncer l'arrêt de l'émission lors d'une réunion du comité de groupe de Vivendi qui s'est tenue vendredi.
Mobilisation de haut rang
L'émission est inspirée à l'origine du "Spitting Image" de la chaîne britannique ITV et copié depuis sur tous les continents, de l'Espagne à l'Inde en passant par le Cameroun. L'hypothèse de sa disparition a provoqué ces derniers jours une forte mobilisation sur les réseaux sociaux, ainsi que dans les médias et le monde politique, jusqu'au sommet de l'Etat.
En marge d'un déplacement en Afrique, François Hollande a jugé vendredi que "la dérision, la caricature, ça fait partie du patrimoine" en une allusion claire à l'émission.
Delphine Ernotte, récemment nommée à la tête du groupe de chaînes publiques France Télévisions, s'était dite prête à accueillir "Les Guignols" sur le groupe public si l'émission venait à être supprimée. Une pétition en ligne "Touche pas aux Guignols" avait recueilli la veille plus de 10'000 signatures.