Amel ne voulait pas nous parler de la Libye. Pas plus que des élections pour lesquelles nous la rencontrons à l'ambassade de son pays, à Tunis. Puis les mots sont sortis, et avec eux, les larmes. "J'ai voté par conscience", dit-elle, "mais je n'y crois pas du tout." C'était samedi 21 juin, jour de scrutin avancé à l'étranger pour des élections législatives qui se tiendront demain en Libye. Les larmes d'Amel ne s'arrêtent plus, sa voix tremble. "Ce vote est une goutte d'eau par rapport à ce qui se passe en Libye."
Depuis la victoire des "thouars", les révolutionnaires, le pays n'est plus qu'un chaotique terrain de jeux pour milices. Le gouvernement, l'armée ne parviennent pas à imposer leur autorité. Amel, qui vit en Tunisie depuis vingt ans, n'est pas forcément une nostalgique du régime de Kadhafi - "Au début de la révolution, j'y ai cru", dit-elle -, mais cette...