Le nouvel ambassadeur auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a fait état d'un très large soutien bipartisan aux Etats-Unis pour une conclusion du cycle de Doha, lancé en 2001, sur une libéralisation des échanges mondiaux.
«Je suis à Genève, je suis prêt à négocier, avec le plein soutien de mon gouvernement pour conclure un accord sur le cycle de Doha ambitieux et équilibré», a déclaré Michael Punke lors d'une rencontre avec la presse à Genève. L'ambassadeur a précisé avoir rencontré une trentaine de ses partenaires commerciaux depuis son arrivée à Genève et mené auparavant des consultations étendues à Washington. Le représentant de Barack Obama a déclaré que le succès ou l'échec du cycle de Doha dépend d'une «question simple»: celle de savoir si «les grands pays émergents, comme la Chine, l'Inde, le Brésil, qui se développent rapidement, vont prendre leurs responsabilités». «Le monde a changé depuis le lancement des négociations de Doha en 2001 et les négociations doivent refléter» le poids des économies émergentes, a-t-il insisté. Il a souhaité que les négociations se concentrent sur des secteurs clefs dans les marchés prioritaires afin d'améliorer le niveau d'ambition et d'équilibre du cycle de Doha. «Le cycle est pour l'instant déséquilibré», a affirmé Michael Punke.
Il a fait remarquer que les deux tiers des droits de douane récoltés dans les pays émergents sont payés par d'autres pays en développement. L'OMC a un rôle essentiel à jouer pour aider à renforcer la stabilité du système économique mondial, a souligné l'ambassadeur américain.
Il a rejeté les craintes de certains pays selon lesquels les élections de mi-mandat en novembre pourraient constituer un obstacle à des progrès dans les négociations de Doha. «Il y a trop d'attention à Genève sur la politique intérieure américaine. C'est une excuse des autres pays pour ne pas s'engager dans la négociation», a-t-il déclaré. Le nouvel ambassadeur a estimé qu'il faut changer de méthode et abandonner «les échéances arbitraires» ou «les grands événements big-bang qui ont échoué par le passé» pour «travailler dur dans des formats multiples» à géométrie variable, et de manière plus pragmatique. Les négociations bilatérales, mais aussi au sein du groupe des Cinq (Etats-Unis, UE, Chine, Brésil, Inde) sont cruciales pour parvenir à un accord.
Parmi les secteurs clefs où des progrès sont nécessaires, Michael Punke a cité comme exemples les produits chimiques, les biens électroniques dans l'accès au marché pour les produits industriels. Il a souhaité que dans le domaine agricole les flexibilités demandées ne créent pas des entraves à l'accès au marché et que des progrès soient réalisés dans le domaine des services.
Sur le dossier des subventions au coton, il a précisé que des concessions américaines dépendront des modalités d'un accord général sur l'agriculture, et notamment «de l'accès au marché chinois». /ats