Les civils, dont de nombreux enfants, sont les premières victimes des bombardements aveugles de l'armée syrienne sur les zones du nord du pays abandonnées aux forces de l'opposition, dénonce Amnesty International dans un rapport. L'ONG a été témoin de raids aériens, bombardements et tirs de mortier en pleine journée.
Au cours des deux premières semaines de septembre, ajoute l'organisation de défense des droits humains dans ce document rendu public mercredi, 166 civils dont 48 enfants et 20 femmes ont été tués et des centaines d'autres blessés dans des pilonnages menés sur 26 villes et villages des régions d'Idlib, du Djebel Zaouiya et le nord de la province d'Hama.
Les "horreurs" qui se déroulent dans cette zone, selon les termes de Donatella Rovera, une responsable d'Amnesty, ont été peu médiatisées en raison des combats à Damas et Alep, qui focalisent l'attention.
Bombardements routiniers
"Les forces gouvernementales bombardement désormais de manière routinière des villes et des villages à l'aide d'armes employées sur les champs de bataille, qui ne peuvent pas viser des cibles spécifiques. En sachant que les victimes de telles attaques aveugles sont pour la plupart toujours des civils", a déclaré Donatella Rovera, chercheuse et enquêtrice pour Amnesty de retour d'un séjour dans le nord de la Syrie.
"Des attaques près d'hôpitaux peu après un grand afflux de blessés, ou sur des queues de personnes achetant du pain, font penser que de telles attaques visent délibéremment de grands rassemblements de civils", souligne le communiqué, parlant de "grave violation au droit humanitaire international" et de "crime de guerre".
Le bilan du conflit en Syrie, qui a fait plus de 27.000 morts en 18 mois selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, approche les 200 morts par jour. Le mois d'août a été le plus sanglant depuis le déclenchement du soulèvement contre le président Bachar al Assad en mars 2011.