Les banques rechignent à se prêter entre elles

Les bourses européennes ont repris hier leur dégringolade, comme l'ensemble des bourses mondiales. Les menaces militaires de la Corée du Nord sont venues s'ajouter aux sérieuses inquiétudes des investisseurs sur l'impact économique de la crise de la dette en zone euro.

26 mai 2010, 12:29

Les grandes places européennes ont fini en forte baisse tandis que les principaux indices américains cédaient plus de 2% à l'heure de la clôture européenne. Madrid a perdu 3,05%, Paris 2,9% et Lisbonne 2,75%. Londres a lâché 2,54%, Francfort 2,34%. A la Bourse suisse, l'indice SMI reculait de 1,85%.

Dans ce climat, le billet vert a retrouvé son rôle de valeur refuge face à l'euro. La monnaie unique souffre toujours des divisions des pays membres - divisions étalées une fois encore par une nouvelle décision unilatérale de l'Allemagne en matière de ventes à découvert - et de surcroît des menaces militaires de la Corée du Nord contre la Corée du Sud. L'euro s'échangeait en fin d'après-midi autour de 1,2257 dollar contre 1,2345 lundi soir.

«Il n'y a pas de menace pour la zone euro», a néanmoins réaffirmé hier le directeur-général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, après ce nouvel accès de fièvre des bourses mondiales et de la monnaie unique européenne. Autres valeurs refuges, les obligations d'Etat du noyau dur de la zone euro: le rendement du Bund allemand à dix ans aW touché un nouveau plus bas record à 2,58% tandis que son équivalent français à 10 ans est tombé à 2,86%. Dans ce contexte de forte aversion au risque, le marché monétaire en euro est paralysé et rappelle les pires heures de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en 2008.

«C'est un peu comme au moment de l'affaire Lehman. Les banques ne se prêtent plus entre elles, elles échangent très peu de cash. Sur le marché monétaire cash euro, il ne se passe pas grand-chose», dit une responsable d'un courtier interbancaire basé à Paris.

Elle note que depuis plusieurs jours, les banques préfèrent déposer leurs excédents à la facilité de dépôt de la Banque centrale européenne rémunérée à 0,25% plutôt que de prêter à d'autres banques.

Les tensions se sont fait sentir sur le marché interbancaire en dollar à Londres où le taux Libor dollar 3 mois est au plus haut depuis juillet 2009, à 0,53625% contre 0,56281% lundi. Le taux à trois mois en euro (Euribor) est stable à 0,697%.

Le baril de pétrole brut léger américain perdait quant à lui 1,71 dollar à 68,50. /ats-afp