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Le rapport d'expert s'avère accablant pour Skyguide

Pour la première fois, des proches des victimes de la collision d'Überlingen (D) sont apparus hier au procès Skyguide à Bülach (ZH). Un expert indépendant a été interrogé. Selon lui, la société de contrôle aérien a enfreint les standards internationaux. Une dizaine de membres des familles se sont postés hier matin devant la halle communale de Bülach, où se tient le procès. Ils ont accueilli le public et les médias avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: «Skyguide est coupable de la mort de nos enfants» et «la mort de nos enfants est une honte pour la Suisse».

22 mai 2007, 12:00

Les familles avaient collé sur un panneau les photos des 49 enfants qui ont perdu la vie dans la catastrophe. «Je n'ai aucune haine», a expliqué un père. Et d'ajouter: «Ma douleur restera, personne ne me rendra mes enfants.». Selon lui, il faut tirer les bonnes leçons de la catastrophe, afin qu'une telle tragédie ne se reproduise plus.

L'homme est venu en Suisse pour rencontrer des responsables de Skyguide. «Cela nous aiderait si nous comprenions pourquoi ils ont agi ainsi», a-t-il souligné.

Les proches font partie d'un groupe de 123 personnes qui ont perdu 30 enfants ou parents dans la catastrophe. Celle-ci a fait 71 morts le 1er juillet 2002 au-dessus du lac de Constance. Il s'agit des seuls parents à n'avoir toujours pas accepté les indemnisations offertes par Skyguide, car ils souhaitent obtenir plus d'argent. Ces personnes ont fait recours devant le Tribunal administratif fédéral. Ce dernier tranchera une fois le verdict du Tribunal de Bülach connu.

Vers midi, un représentant de Skyguide a discuté avec les familles présentes. Il a une nouvelle fois exprimé des excuses, tout en rappelant que Skyguide ne se sentait pas responsable du drame. Il leur a offert de poursuivre le dialogue.

Le Tribunal de Bülach a interrogé hier l'expert indépendant qui a rédigé un des deux rapports sur lesquels se base le Ministère public. Il a confirmé les principales conclusions de l'acte d'accusation. En tolérant qu'un seul aiguilleur du ciel soit présent derrière les écrans de contrôle le soir de la collision, Skyguide a enfreint les règles internationales.

«La catastrophe n'était pas imprévisible», a-t-il estimé. Si le second aiguilleur engagé n'était pas parti en pause, l'aiguilleur restant n'aurait pas été débordé et la catastrophe aurait pu être évitée.

Le procès des huit collaborateurs de Skyguide, accusés d'homicides par négligence suite à la catastrophe, continue jusqu'à fin mai. Aujourd'hui, le procureur et les avocats des parties civiles sont attendus à la barre. / ats

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