La CGIL s'était opposée jusqu'à présent à la reprise d'Alitalia par la Compagnie aérienne italienne (Cai), alliance de grands patrons italiens. Elle a donné son accord hier au cours d'une réunion avec le gouvernement. L'incertitude plane encore cependant sur la position des syndicats de pilotes et de personnel navigant. Les cinq syndicats sectoriels concernés n'étaient pas présents et ont jusqu'à aujourd'hui à 13h pour donner leur position sur le plan de reprise.
Les trois autres confédérations syndicales, l'UIL, la CISL et l'UGL, participaient, elles, à cette réunion. Elles avaient déjà dit oui la semaine dernière au plan de sauvetage de la compagnie qui prévoit plus de 3000 licenciements. Après l'accord des confédérations, les négociations devaient rester ouvertes, afin de convaincre les autres organisations, a indiqué Gianni Letta, bras droit de Silvio Berlusconi, selon des participants cités par les agences. «Nous continuons à travailler pour ramener à bord les pilotes et le personnel navigant», a dit l'administrateur de la Cai, Rocco Sabelli. La Cai avait retiré son offre jeudi dernier vu l'hostilité de la CGIL et des syndicats de pilotes et du personnel navigant. Elle est revenue dans le jeu après une médiation du gouvernement.
Une faillite d'Alitalia serait un grave revers pour Silvio Berlusconi. Il s'était engagé à trouver des repreneurs italiens après s'être opposé au projet de rachat d'Air France-KLM, rejeté par les syndicats en avril.
A la suite du retrait de la Cai, Augusto Fantozzi avait lancé lundi une ultime tentative de vente de la compagnie. Les repreneurs intéressés devaient faire leur proposition d'ici au 30 septembre, mais aucune offre globale ne lui est parvenue. Une incertitude plane encore sur la position des syndicats catégoriels, dont les représentants devaient participer à une assemblée générale des salariés d'Alitalia dans l'après-midi à l'aéroport romain de Fiumicino. «Il y a des nouveautés importantes comme l'entrée immédiate d'un partenaire étranger (...)», avait souligné dans la matinée le président du syndicat d'hôtesses et de stewards Avia, Antonio Divietri.
Car si un accord sur la reprise est trouvé, la Cai devrait ensuite nouer une alliance avec une compagnie étrangère. Air France-KLM, qui détient 2% d'Alitalia, pourrait prendre dans ce cadre une participation de 10 à 20%, a-t-on appris hier de source industrielle. Lufthansa et British Airways sont aussi intéressées.
Par ailleurs, le commissaire Fantozzi devait présenter hier après-midi un plan de réduction de coûts - prévoyant une diminution du nombre de vols - à l'autorité de l'aviation civile italienne, l'Enac, sous peine de se voir retirer la licence. /ats-afp-ansa