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Le Pen se voit «en finale»

Le leader de l'extrême droite fait une spectaculaire remontée dans les sondages. Crédité de 17% d'intentions de vote, il pense dépasser les 20% au 1er tour Pourfendant la mondialisation et surfant sur les récentes tensions dans les banlieues, le chef de l'extrême droite française Jean-Marie Le Pen voit sa cote de popularité monter. Il se dit certain d'accéder, comme en 2002, au deuxième tour de la présidentielle. Un sondage publié jeudi à six mois de l'élection le crédite de 17% d'opinions favorables, en hausse de cinq points sur un mois, glanant des soutiens au-delà de son camp, et progressant fortement chez les ouvriers.

04 nov. 2006, 12:00

Ce score, qui confirme un vent favorable déjà constaté par plusieurs enquêtes d'opinion, est nettement supérieur à celui qu'enregistrait le chef du Front national (FN) il y a cinq ans, à six mois de la présidentielle de 2002 (9%), qui s'était conclue par un duel Le Pen-Chirac. A l'époque, peu avaient misé sur une telle percée du leader de l'extrême droite française, arrivé devant le socialiste Lionel Jospin. Le verdict du premier tour le 21 avril 2002 (16,86% pour Le Pen) fit l'effet d'un séisme.

22% au premier tour

Jean-Marie Le Pen juge que le contexte politique et social lui est encore plus favorable cette fois: il affirme qu'il fera entre 20% et 22% des suffrages au premier tour de ce qui sera sa dernière campagne présidentielle. Le scénario est envisagé avec inquiétude dans les QG des grands partis.

Car Jean-Marie Le Pen a beau avoir 78 ans et combattu un cancer, il n'a rien perdu de sa verve et s'est refait une santé politique en profitant des émeutes des banlieues françaises à l'automne dernier.

«Chaque fois que quelque chose ne va pas en France, Le Pen capitalise. Il est porté par les peurs et les maux de la société française. Quand le mal s'aggrave, il engrange», commente le politologue Jean-Luc Parodi.

Le contexte actuel est fertile pour le Front national, comme pour d'autres partis d'extrême droite en Europe, souligne Jean-Luc Parodi, lié au «sentiment de malaise démocratique et d'une présence massive d'étrangers».

Le FN, né en 1972, a bâti sa force sur la dénonciation d'une immigration supposée «de masse» et d'une insécurité galopante, couplée à une croisade contre l'«establishment».

A son répertoire classique, le FN a ajouté de nouveaux thèmes, comme la lutte contre la mondialisation, et la lutte pour une «Europe des nations».

Image «polie»

«Je ne laisserai pas Bruxelles vous amener à l'abattoir de la mondialisation!», lançait récemment Jean-Marie Le Pen en parlant agriculture à un auditoire. En vogue aussi au FN, des thèmes socio-économiques comme la défense des retraites. Modernisé, son programme pour la présidentielle sera «un programme de droite mais qui répond à des préoccupations de gauche», a ainsi expliqué un responsable du parti.

La fille de Jean-Marie Le Pen, Marine a oeuvré à «polir» l'image du FN, loin des dérapages verbaux passés de son père. Elle joue ainsi l'apaisement sur des thèmes comme l'avortement ou l'homosexualité.

Jean-Marie Le Pen «s'y croit déjà» titrait cette semaine l'hebdomadaire «Le Point». Mais pourrait-il parvenir au second tour, et créer un «21 avril bis»? «C'est théoriquement possible, mais politiquement improbable», estime Jean-Luc Parodi. Selon lui, «Le Pen vieillit. Et cette présidentielle est placée sous le ton du renouvellement». / ats-afp

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