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Le Parlement exige plus de soutien à l'Italie et la Grèce

Le Parlement suisse souhaite renforcer son effort dans la crise migratoire qui touche l'Europe. C'est à une majorité que les deux Chambres ont demandé que le Conseil fédéral soutienne davantage l'Italie et la Grèce en matière financière et logistiques.

16 juin 2016, 10:05
Les parlementaires demandent plus de soutien à la Grèce et à l'Italie sur la gestion de la crise migratoire.

Le Conseil fédéral s'engage déjà pour résoudre la crise migratoire. Mais à l'instar du National, le Conseil des Etats a exigé jeudi de lui, par 25 voix contre 17, un soutien direct aux pays européens les plus touchés comme l'Italie et la Grèce.

Il a transmis une motion après l'avoir réduite à un seul point. La Chambre du peuple avait déjà sacrifié quatre des six exigences du groupe des Verts. Pas question notamment de rétablir la possibilité de demander l'asile en ambassade ou de hâter l'arrivée de contingents de réfugiés syriens.

La commission préparatoire voulait biffer les deux derniers points pourtant largement acceptés par le National en décembre. La motion enverrait un mauvais signal politique, a averti Peter Föhn (UDC/SZ). Une adoption pourrait être interprétée comme une volonté de la Suisse d'intensifier encore son soutien et de libérer des moyens financiers supplémentaires sur place.

La gauche et le PDC ont réussi à sauver l'exigence d'un soutien logistique ou financier direct aux pays de l'UE les plus touchés comme l'Italie ou la Grèce. Il est vraiment dans l'intérêt de la Suisse que les systèmes de Schengen/Dublin ne s'effondrent pas, il faut absolument aider l'Italie à enregistrer les requérants si l'on ne veut pas qu'un afflux déborde sur la Suisse, a justifié Pirmin Bischof (PDC/SO).

 

Projets bilatéraux déjà existants

La Suisse apporte déjà un tel appui aux pays concernés, a objecté la commission. Il a été possible de réaliser des projets bilatéraux en particulier avec la Grèce en matière d'informations sur les pays de provenance, d'accueil de requérants d'asile et de retour. La Suisse contribue également au Fonds européen pour la sécurité intérieure, à Frontex et à ses opérations dans le bassin méditerranéen.

Par 26 voix contre 16, les sénateurs ont en revanche renoncé à obliger le gouvernement à renforcer massivement et immédiatement son aide sur place aux réfugiés de la guerre civile en Syrie. L'aide apportée par la Suisse depuis le début du conflit il y a quatre ans se chiffre déjà à environ 250 millions de francs.

Il ne faut pas non plus croire que si l'on augmente massivement l'aide sur place plus aucun migrant ne viendra en Suisse. Il y a en aura moins, mais cela ne résoudra pas tous les problèmes, a averti la ministre de justice et police Simonetta Sommaruga. Le Conseil fédéral poursuivra de toute façon son engagement international pour résoudre la crise migratoire.

Formation pour les réfugiés

Le Conseil des Etats a soutenu par ailleurs la formation des migrants en Suisse pour une intégration durable sur le marché du travail. Il a transmis par 29 voix contre 9 une motion du National d'origine socialiste. Le Conseil fédéral devrait mieux exploiter le potentiel indigène offert par les réfugiés reconnus et les personnes admises à titre provisoire en matière de personnel qualifié en leur proposant une formation reconnue.

Le gouvernement a déjà décidé en décembre 2015 de lancer en 2018 un programme pilote de quatre ans. Réfugiés et admis à titre provisoire devraient accéder à des offres de formation continue. Au plus, 1000 personnes par an pourront suivre un préapprentissage d'intégration dispensant les compétences nécessaires pour un emploi précis. Le programme vise aussi l'apprentissage précoce de la langue locale.

Une minorité UDC/PLR s'est opposée en vain à la motion. C'est une contradiction d'ouvrir cette voie aux personnes admises à titre provisoire puisqu'elles devront quitter la Suisse, a plaidé Werner Hösli (UDC/GL). Ce serait au contraire gaspiller la soif de savoir des migrants et les priver de compétences utiles pour reconstruire leur pays, a rétorqué Mme Sommaruga.

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