A New York, au terme d'une réunion avec les représentants de 49 pays, le secrétaire général adjoint de l'ONU, Mark Malloch Brown, avait indiqué jeudi que l'organisation avait reçu des offres de troupes, mais qu'elle n'était pas encore parvenue à assembler l'avant-garde de 3500 hommes qu'elle souhaite envoyer d'ici à 10 jours.
La France, sur laquelle l'ONU comptait pour fournir l'ossature de la force, a offert 200 hommes en renfort d'urgence, qui s'ajouteront aux 200 Casques bleus français de l'actuelle Finul, un chiffre bien en deçà des espoirs des Nations unies. Un bataillon du génie est déjà en route pour le Liban, a annoncé hier la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie.
Des questions subsistent aussi quant au mandat et aux règles d'engagement des Casques bleus. Mark Malloch Brown a affirmé que l'ONU voyait la Finul élargie comme «une force musclée et bien équipée», mais non «offensive». L'Allemagne et les Pays-Bas, qui envisageaient de contribuer à la Finul élargie, ont, pour la première, exclu de dépêcher des troupes terrestres et, dans le cas des seconds, exclu toute participation militaire.
En revanche, le gouvernement italien a donné hier son feu vert à l'envoi de troupes, prévu d'ici à la fin août, une décision encore suspendue à des précisions sur le rôle de la future Finul. Les médias italiens ont jusqu'à présent évoqué le chiffre de 3000 soldats.
Selon un diplomate parlant sous couvert de l'anonymat à New York, le Bangladesh, l'Indonésie, la Malaisie et le Népal auraient proposé chacun au moins un bataillon et le Danemark deux navires de guerre. L'Espagne, l'Egypte, le Maroc et la Belgique étudient la situation avant de s'engager fermement, selon ce diplomate.
Entre-temps, des milliers de soldats libanais se déploient depuis jeudi dans le sud du pays. Dans le sud-est, des détachements se sont notamment déployés à Khiam, un important bastion - aujourd'hui désert - du Hezbollah, à sept kilomètres d'Israël, et à Chebaa, un village voisin des fermes du même nom occupées par Israël. Parallèlement, la grande majorité des réfugiés libanais en Syrie et des déplacés sont rentrés, ont affirmé hier les agences de l'ONU à Genève.
Dans le sud de Beyrouth, le Hezbollah a commencé hier de verser des sommes de 12.000 dollars en argent liquide aux familles qui ont perdu leurs logements dans les raids israéliens.
Au total, les bombardements ont provoqué des dégâts matériels qui se chiffrent à 3,6 milliards de dollars. / ats-afp-reuters