A Karachi, la grande cité portuaire située dans le sud du pays, la police a procédé à de nombreuses interpellations. «Nous poursuivrons notre combat, quoi qu'il arrive», a lancé un avocat au moment d'être embarqué dans une voiture de police. Les médias sont également visés par des mesures de restriction. Toujours à Karachi, la police a brièvement occupé hier une imprimerie appartenant à Jang, le plus grand groupe de presse privé du pays. Le président Pervez Musharraf a décrété samedi l'état d'urgence et suspendu la Constitution. Il a invoqué la multiplication des attentats et l'ingérence du pouvoir judiciaire dans les prérogatives du gouvernement pour lutter contre les terroristes islamistes.
Mais l'opposition et de nombreux analystes et médias considèrent que le général Musharraf, à la tête du Pakistan depuis un coup d'Etat sans effusion de sang il y a huit ans, cherche à tout prix à conserver le pouvoir. La menace venait en particulier de la Cour suprême qui devait se prononcer ce lundi sur la validité de sa réélection triomphale le 6 octobre dernier, au suffrage indirect des assemblées nationales et provinciales qui lui étaient tout acquises. Le président de la Cour suprême Iftikhar Chaudhry a été limogé et remplacé samedi par un fidèle du président.
Pervez Musharraf s'est attiré hier une nouvelle volée de critiques de la part de la communauté internationale. Washington, dont Pervez Musharraf est l'allié clé dans sa «guerre contre le terrorisme», l'a pressé de rétablir au plus tôt le processus qui devait conduire à des élections législatives mi-janvier. / ats-afp-reuters