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Le gouvernement du Togo retire son équipe de la Coupe d'Afrique

Le président angolais José Eduardo Dos Santos a ouvert à Luanda la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2010). L'épreuve se disputera finalemenent sans l'équipe du Togo, qui s'est retirée après avoir été victime d'une meurtrière attaque de séparatistes.

11 janv. 2010, 12:01

«Nous voici réunis, que le meilleur gagne!», a lancé M. Dos Santos, au pouvoir depuis 30 ans, à la tribune du stade «11-Novembre», un édifice de 50 000 places construit par les Chinois pour la compétition. «Nous condamnons cet acte de terrorisme, mais la compétition se poursuivra à Cabinda», a-t-il déclaré. Le car du Togo a été la cible vendredi d'une intense fusillade d'indépendantistes, tuant deux membres de sa délégation. L'attaque a été revendiquée par les Forces de libération de l'Etat du Cabinda-Position militaire (FLEC-PM).

Le secrétaire général du FLEC-PM, Rodrigues Mingas, a menacé de poursuivre les actions violentes pendant la compétition. «Les armes vont continuer à parler», a-t-il affirmé, interrogé par téléphone. «ça va continuer parce que le pays est en guerre, parce que M. Hayatou (réd: Issa Hayatou, le président de la Confédération africaine de football, CAF) s'entête à maintenir des matches de la CAN à Cabinda», a-t-il poursuivi. Les propos de ce rebelle, qui vit en exil en France, «ne resteront pas sans suite», a réagi le ministère français des Affaires étrangères.

Les autorités angolaises ont promis à la CAF que la sécurité des équipes serait garantie, tant à Cabinda que dans les trois autres villes-hôtes, Luanda, Benguela et Lubango (sud-ouest).

C'est effectivement sous très haute protection policière que l'équipe du Togo a quitté dimanche soir son camp de base à Cabinda, emportant dans un bus aux rideaux tirés les corps des deux victimes de l'attaque, à l'heure où commençait à Luanda la cérémonie d'ouverture. Ce départ, dont a été témoin un journaliste de l'AFP, a été confirmé par la CAF.

La participation des «Eperviers» à la compétition était restée incertaine toute la journée, suspendue à des négociations entre la CAF, les organisateurs angolais et les autorités togolaises. Bien que les joueurs aient exprimé dans la nuit leur désir de prendre part au tournoi, «en mémoire» des deux victimes de la fusillade, Lomé a maintenu sa position et dépêché à Cabinda un avion spécial pour rapatrier les Eperviers.

«Nous avons compris la démarche des joueurs qui voulaient exprimer une manière de venger leurs collègues décédés, mais ce serait irresponsable de la part des autorités togolaises de les laisser continuer», a expliqué le premier ministre togolais, Gilbert Fossoun Houngbo.

Le chargé de communication du onze togolais, Stanislas Ocloo, et l'entraîneur-adjoint, Abalo Amelete, ont succombé à leurs blessures à l'aube samedi. Un chauffeur, d'abord donné pour mort, a survécu et se trouvait dimanche en soins intensifs. Le gardien togolais Kodjovi Obilalé, blessé par balles aux reins et à l'abdomen, a quant à lui été hospitalisé à Johannesburg, en Afrique du Sud, où il a été opéré samedi soir. /si

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