ISABELLE LASSERRE
Le candidat républicain Ronald Reagan était entré dans la course présidentielle américaine en 1980. L’opinion et la classe politique françaises avaient unanimement raillé le «cow-boy» incompétent, l’acteur de Hollywood superficiel, indigne selon elles de diriger la première puissance mondiale. Pour finir par s’accommoder de ce dirigeant qui a contribué à la chute du mur de Berlin et dont le courage et l’instinct politique ont depuis poussé l’Histoire à reconnaître qu’il fut «un grand président américain». Mais, avec Donald Trump, l’Histoire pourrait bien ne pas se répéter.
D’abord incrédule, puis perplexe, l’Europe a désormais peur de Donald Trump. Ses déclarations à l’emporte-pièce, son immense inculture en politique étrangère, sa remise en question des règles qui régissent l’ordre international, sa relation trouble et ambiguë avec Vladimir Poutine et les interrogations sur sa santé mentale poussent les dirigeants européens, les uns après les autres, à sortir de la réserve diplomatique...