Ce plan de 700 milliards de dollars donne au Trésor américain des moyens historiques pour intervenir sur le secteur financier. La Chambre a approuvé par 263 voix contre 171 cette «loi de stabilisation économique d'urgence 2008» de 850 milliards de dollars en tout, si l'on compte le coût des amendements divers. Ceux-ci ont été ajoutés au cours d'âpres négociations pour satisfaire les élus récalcitrants.
Le président américain George Bush a immédiatement jugé ce plan vital «pour aider l'économie américaine à survivre à la tempête financière». Mais il a averti que «cela prendrait du temps» avant que les effets du plan ne se fassent sentir. Une majorité de 218 voix était nécessaire pour faire passer ce texte à la Chambre, qui l'avait rejeté le 29 septembre par 228 voix contre 205.
Le Sénat avait adopté haut la main mercredi (74-25) le texte légèrement révisé sur le fond mais lourdement amendé, dans l'espoir d'amadouer les «Congressmen» encore réticents. A la Bourse de New York, alors que l'espoir de l'adoption du plan avait fait prendre au Dow Jones jusqu'à 300 points, la concrétisation du vote a provoqué une vague de ventes chez les opérateurs de marché et Wall Street avait effacé tous ses gains après le vote, terminant la séance en nette baisse.
Les Bourses européennes avaient clôturé en hausse, semblant anticiper une approbation du plan: Paris a pris 2,96%, Francfort est montée de 2,41% et Londres de 2,26%. La Bourse suisse a, elle, progressé de 2,21%. Lors du rejet du texte en début de semaine, le Dow Jones avait plongé de près de 800 points.
Le secrétaire au Trésor Henry Paulson a promis d'agir rapidement selon son plan qui lui permet de puiser dans une manne de 700 milliards de dollars pour assainir les institutions financières chancelantes après la crise immobilière. Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, s'est également réjoui de l'adoption du plan.
«C'est un compromis mais c'est un début», a déclaré la présidente démocrate de la Chambre Nancy Pelosi lors de son intervention à la tribune. Elle a insisté sur la coopération des deux partis dans la préparation de la loi et a surtout évité d'épingler l'héritage de la politique économique du président Bush, comme on le lui avait reproché lors de son discours le jour du rejet du plan Paulson par les représentants. «Notre regard se tourne vers l'avenir, afin de faire éclater la lumière de la responsabilité sur ce qui s'est passé sur nos marchés financiers pour que cela ne se reproduise pas», a ensuite déclaré Nancy Pelosi. La responsable démocrate a promis des auditions dès octobre pour expliquer «ce qui n'a pas fonctionné» sur les marchés et entamer des réformes.
Après plusieurs jours d'intenses tractations, plusieurs représentants qui s'opposaient au plan jugé comme une intervention de la main de l'Etat pour sauver Wall Street aux frais des contribuables, avaient annoncé jeudi avoir changé d'avis. /ats-afp-reuters