Le conflit social pourrait se radicaliser

18 nov. 2007, 12:00

Les transports ont été perturbés hier en France pour le troisième jour consécutif. Les syndicats évoquaient un risque d'enlisement alors que le dialogue avec le gouvernement semblait au point mort.

Signe d'une radicalisation possible du conflit, des trains sur le départ ont été pour la première fois bloqués par des grévistes qui ont placé des fumigènes sur les voies.

Le nombre de cheminots en grève était à nouveau en baisse hier (32,2% des salariés selon la SNCF, contre 42,8% jeudi et 61,5% mercredi). Mais la détermination d'un noyau dur de militants semblait intacte pour refuser la réforme des régimes spéciaux de retraite érigée par le président Nicolas Sarkozy en symbole de son programme de «rupture».

Plusieurs assemblées générales ont reconduit le mouvement jusqu'à lundi, dans les chemins de fer comme dans le métro parisien. Le trafic ferroviaire restera donc «perturbé» ce week-end sur l'ensemble du pays.

Le mouvement de grève à la SNCF et la RATP contre la réforme des régimes spéciaux de retraite porte en lui le risque pour le pouvoir exécutif de faire tache d'huile. Une jonction est possible avec la journée d'action dans la fonction publique, mardi, pour la défense de l'emploi et du pouvoir d'achat. S'y ajoute le mouvement de contestation dans les universités contre la loi d'autonomie avec une trentaine de campus perturbés.

En attendant une hypothétique sortie de crise, des millions de Français ont vécu hier une nouvelle journée de «galère» pour se rendre à leur travail et les abords de Paris.

Le gouvernement demande aux syndicats d'appeler à la reprise du travail pour que puissent s'ouvrir des négociations.

Alors que le dialogue s'était engagé entre gouvernement et syndicats au premier jour de grève mercredi, la situation semble désormais bloquée. Didier Le Reste, dirigeant de la CGT, a mis en garde contre le risque d'«enlisement». Le front syndical a semblé se lézarder avec l'appel, hier, du syndicat CFDT, minoritaire, à une suspension du mouvement. / ats-afp