Après les violences de l'étape parisienne lundi, puis le parcours écourté à San Francisco mercredi, sous la menace des militants pro-Tibet, Jacques Rogge a toutefois confirmé que le périple de la flamme autour du monde ne serait pas abrégé. Il devait se poursuivre aujourd'hui à Buenos Aires.
Jacques Rogge a assuré les athlètes qui doivent participer aux JO de Pékin que la «crise» actuelle serait surmontée. Il a rappelé à la Chine ses engagements, «avant l'attribution» des Jeux, visant à «faire avancer la question sociale, notamment les droits de l'homme».
«Nous demandons à la Chine de respecter cet engagement moral», a-t-il ajouté. Sa déclaration a provoqué une réaction immédiate de Pékin, qui a demandé au CIO de ne pas politiser le dossier. «Je crois que les responsables du CIO soutiennent les jeux olympiques et qu'ils adhèrent à la charte olympique stipulant de ne pas introduire de facteurs politiques hors de propos», a souligné la porte-parole du Ministère des affaires étrangères.
Devant les représentants des 205 comités olympiques nationaux réunis dans la capitale chinoise, où se déroule la session de la commission exécutive du CIO, Jacques Rogge a tenu un discours combatif, leur enjoignant de motiver les athlètes avant Pékin.
La répression par les autorités chinoises des manifestations du mois de mars au Tibet avait fait émerger la question d'un boycott de la cérémonie d'ouverture des JO, le 8 août.
Hier, les députés européens ont demandé aux dirigeants de l'Union européenne de conditionner leur participation à cette cérémonie à la reprise du dialogue entre Pékin et le dalaï lama, alors que l'Union européenne s'est refusé jusqu'à présent à se prononcer sur la question.
Le chef spirituel en exil des bouddhistes tibétains, de passage à Tokyo avant de se rendre aux Etats-Unis, a lui réaffirmé son attachement à la tenue des JO de Pékin. «Je suis vraiment triste que le gouvernement chinois en vienne presque à me diaboliser». Les Chinois «méritent vraiment» les JO, a-t-il souligné
Sept experts des droits humains à l'ONU ont fait part de leur «profonde inquiétude» sur la répression au Tibet. Ils ont demandé à Pékin un libre accès à la région pour les journalistes et observateurs indépendants. Mais la Chine a rejeté une demande de Louise Arbour, Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, de se rendre sur place. /ats-afp