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Le capitaine du Costa Concordia mis en cause

La compagnie propriétaire du Costa Concordia a imputé lundi l'échouement de son navire de croisière au capitaine.

16 janv. 2012, 18:41
Arrêté samedi, il est accusé d'homicides involontaires multiples et d'abandon du navire.

Les corps de six personnes ont été retrouvés jusqu'ici, alors que les recherches ont repris après une interruption en raison de conditions météo difficiles.

Les opérations de secours ont été suspendues pendant près de quatre heures en milieu de journée car le navire de croisière 114'500 tonnes menaçait de glisser le long des rochers sur lesquels il est échoué. Avant cette interruption, un sixième corps avait été extrait avant l'aube de l'épave couchée sur le flanc dans 20 mètres d'eau.

Sur les 4229 passagers et membres d'équipage à bord au moment de l'accident, 16 sont toujours portés disparus, a déclaré le préfet de la province de Grosseto, Giuseppe Linardi.

La totalité des ressortissants suisses à bord du Costa Concordia, soit 69 personnes, ont été évacués, a indiqué pour sa part lundi matin le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE). La veille, huit d'entre eux n'avaient pas encore pu être contactés.

Capitaine mis en accusation

La compagnie Costa Croisières (groupe américain Carnival), propriétaire du bateau, a imputé le naufrage à une "erreur humaine" de la part du capitaine. Arrêté samedi, il est accusé d'homicides involontaires multiples et d'abandon du navire avant que la totalité des passagers et membres d'équipage aient été évacués.

"La compagnie désavoue le comportement à l'origine de l'accident consistant à détourner le paquebot de sa route idéale", a dit son patron Pier Luigi Foschi lors d'une conférence de presse à Gènes (I).

Le procureur Francesco Verusio a déclaré que le navire s'était approché à seulement 150 mètres du rivage, ce qui est, a-t-il ajouté, "incroyablement proche". Il n'a pas exclu que l'enquête mette en cause d'autres personnes que le commandant "pour cette manoeuvre dangereuse".

Le capitaine affirme pour sa part que le rocher heurté par le navire ne figure pas sur les cartes maritimes et qu'il n'a pas été détecté par les systèmes de bord. Selon lui, l'accident s'est produit à 300 mètres du rivage. Selon son avocat, sa décision de rapprocher le navire de la côte après avoir percuté un rocher "a sauvé la vie de milliers de personnes".

Pas de conclusions hâtives

Les enquêteurs analysent l'équivalent des "boîtes noires" embarquées dans le navire, pour tenter d'établir la séquence exacte des événements à l'origine de l'accident survenu vendredi à l'heure du dîner, par mer calme et temps clair. Koji Sekimuzi, secrétaire général de l'Organisation maritime internationale, a jugé pour sa part qu'il ne fallait pas tirer de conclusions hâtives sur les causes de l'accident.

Le bâtiment contient 2300 tonnes de carburant mais aucune fuite n'a été jusqu'à présent détectée, a déclaré Pier Luigi Foschi. Le naufrage a eu lieu en pleine réserve naturelle maritime.

En milieu de matinée, les pompiers ont annoncé l'interruption des recherches, avant de les reprendre en milieu d'après-midi. "Il y a eu un glissement (du paquebot) de neuf centimètres verticalement et d'1,5 centimètre horizontalement. Nous avons immédiatement évacué les lieux. C'est quelque chose que nous redoutions", a expliqué leur porte-parole, Luca Cari.

Si le navire se détachait complètement des rochers, il pourrait plonger dans 130 mètres d'eau. Selon le porte-parole des pompiers, les secouristes n'entendent aucun son en provenance du navire à demi-submergé. "Il est évident que plus le temps passe, plus les chances de retrouver des survivants s'amenuisent", a-t-il dit.

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