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Le camouflet d'Innsbruck!

Coupable de suffisance, la Suisse s'est inclinée contre toute attente devant une Autriche modeste, mais qui en voulait simplement plus (2-1). Köbi Kuhn a du pain sur la planche en vue de l'Euro 2008 Depuis le 16 novembre 2005, date du fameux match à Istanbul (défaite 4-2), la Suisse n'avait plus perdu. Il fallait bien que cela arrive un jour. Et c'est arrivé hier à Innsbruck, contre toute attente, lors d'une rencontre hachée et tendue.

12 oct. 2006, 12:00

Ce revers 2-1 est tombé face à un adversaire pourtant au fond du trou. L'Autriche? Une nation en pleine crise footballistique. Appelé à la tête de la sélection après la non-qualification pour le Mondial allemand, Joseph Hickersberger pliait jusqu'à hier soir sous les feux de la critique. Avant ce rendez-vous contre la Suisse, son bilan était catastrophique: trois défaites (2-0 contre le Canada, 4-1 contre la Croatie, 1-0 contre le Venezuela), un nul (2-2 contre le Costa Rica) et une seule victoire, arrachée in extremis vendredi à Vaduz contre le Liechtenstein (2-1). Cette victoire sauve la tête du brave Hickersberger. Merci qui? Merci la Suisse!

Le piège de l'autosuffisance

En résumé, et avant ce camouflet, les Helvètes pensaient ne pas avoir grand-chose à craindre de cet hôte si mal en point. Seulement voilà, c'était compter sans le piège de l'autosuffisance. Les visiteurs sont tombés devant un adversaire qui avait tout simplement plus faim qu'eux.

Köbi Kuhn voulait la victoire et, surtout, la manière Il a eu la défaite et l'opprobre. Et ce dès la 25e minute avec l'ouverture de la marque sur un penalty, il est vrai généreusement, accordé après une intervention de Magnin sur Linz. L'Autriche a ensuite doublé la mise par l'inévitable Kuljic à la 36e. Le bombardier du FC Sion a profité d'une sortie manquée de Benaglio pour offrir un bon bol de confiance des camarades. C'est déjà ça de pris!

Bien mal partie, la Suisse a tenté de réagir. A 0-1, Cabanas avait d'ailleurs frôlé le 2-1 sur un coup de tête brillamment sauvé par le portier Macho (27e). Les remplacements de la deuxième mi-temps, avec notamment l'entrée de Wicky et de Hugel, ont un peu recadré les choses, mis davantage de poids dans l'entrejeu des Suisses. Streller est même parvenu à inscrire le but de l'espoir sur un travail de Barnetta (71e, 2-1). Cela n'a pas toutefois suffi. Les Suisses étaient à côté de leurs souliers. Et il y a des enseignements à tirer.

Coltorti aux points

Pascal Zuberbühler volontairement mis sur la touche, l'un des intérêts de la partie résidait dans le duel entre Fabio Coltorti et Diego Benaglio. Le premier nommé est déclaré vainqueur aux points. Le peu de travail qu'il a eu, le gardien de Grasshopper s'en est bien acquitté. La réciproque n'est pas valable pour son homologue du Nacional Funchal, coupable sur le 2-0 de Kuljic.

Müller blessé

La Suisse n'avait plus encaissé de but depuis sept matches. Patrick Müller nous l'avait confié deux jours plus tôt: «L'objectif est de poursuivre cette invincibilité.»

Mission ratée pour la défense souvent mal positionnée (notamment sur le 2-0) et le Genevois qui (on voit déjà la tête de Gérard Houllier à Lyon), s'est luxé l'épaule à la 39e minute. Aux dernières nouvelles, le médecin aurait remis l'articulation dans le vestiaire. Les nouvelles semblent a priori rassurantes.

Lustrinelli transparent

Blessé à la cuisse, Alexander Frei et le staff médical ont jugé plus prudent de faire l'impasse. Köbi Kuhn a donc opté pour un duo inédit: Marco Streller - Mauro Lustrinelli. Remplaçants dans leur club, le duo avait une belle occasion de se remettre en confiance. Eh bien c'est loupé. Manquant de rythme et faisant souvent des appels de balle à contre-temps, Mauro Lustrinelli s'est avéré transparent avant d'être remplacé à la pause par Hakan Yakin.

Quant à Streller, il n'a pas non plus convaincu. S'il a finalement marqué le 2-1, le grand Marco a manqué de percussion. Il a surtout raté une montagne, seul à six mètres devant Macho. Avec ses 31 goals, Alex Frei demeure le seul attaquant d'envergure internationale pour l'instant.

Le secteur offensif reste le talon d'Achille de la sélection. Kuhn a encore 600 jours pour trouver des solutions. On reparle de Julian Esteban Ne vaudrait-il pas donner une chance au jeune prodige servettien? / PAD

AUTRICHE - SUISSE 2-1 (1-0) Innsbruck, stade Tivoli: 11.000 spectateurs (guichets fermés) Arbitre: Svendson (Danemark) Buts: 24e Linz (penalty) 1-0. 35e Kuljic 2-0. 70e Streller 2-1. Autriche: Macho; Ertl, Hiden, Stranzl (46e Feldhofer), Fuchs; Ivanschitz, Aufhauser, Prager (84e Garics), Weissenebrger (90e Eder); Kuljic (83e Leitgeb), Linz (61e Akagündüz). Suisse: Benaglio (46e Coltorti); P. Degen, Djourou, Müller (40e Grichting), Magnin (46e Spycher); Gygax (69e Wicky), Cabanas, Vogel (46e Huggel), Barnetta; Streller, Lustrinelli (46e Yakin). Notes: après la sortie de Vogel à la pause, le brassard de capitaine de l?équipe de Suisse est porté par Cabanas. Avertissements: 28e Magnin, 43e Weissenberger, 58e Feldhofer, 59e P. Degen, 84e Prager, 88e Barnetta, 88e Aufhauser.
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