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Le BIT préconise un fonds mondial pour l'emploi

25 mars 2009, 04:15

Le directeur général du BIT, Juan Somavia, a proposé hier de créer un fonds mondial pour l'emploi afin d'éviter un chômage massif provoqué par la récession mondiale. Au moins 38 millions de personnes devraient perdre leur emploi cette année.

«La crise financière a atteint l'économie réelle et devient une crise sociale», a déclaré à la presse le patron du Bureau international du travail (BIT). «Il est urgent de se concentrer sur la question de l'emploi», a-t-il averti. Selon l'organisation, au moins 38 millions de personnes perdront leur emploi en 2009 dans le monde. En outre, d'après les projections démographiques, près de 90 millions de nouveaux emplois devront être créés en 2009 et 2010 pour intégrer les nouveaux arrivants sur le marché du travail.

Le lancement d'un «Pacte mondial pour l'emploi» est nécessaire pour contrecarrer «une crise de l'emploi sévère et prolongée», a déclaré le responsable du BIT, clôturant un débat sur la crise financière au Conseil d'administration de l'organisation. L'an dernier, 14 millions d'emplois ont déjà été perdus dans le monde.

Selon une étude de 54 pages du BIT «The financial and economic crisis: a decent work response», la reprise du marché du travail n'intervient que dans un délai de quatre à cinq ans après la reprise économique. D'où la nécessité d'intervenir rapidement sur le marché du travail.

«Si des mesures coordonnées de réponse à la crise sont mises en œuvre dans les trois mois, nous pourrions stabiliser le chômage et la croissance de l'emploi pourrait reprendre en 2010. Cependant, si les mesures sont reportées de six mois, la reprise pourrait ne démarrer qu'au début de 2011», a mis en garde Juan Somavia. L'étude analyse les plans de relance annoncés dans 40 pays. Alors que le Fonds monétaire international (FMI) prône des efforts de relance à hauteur de 2% du produit intérieur brut (PIB), les plans annoncés jusqu'ici se montent à 1,7% du PIB. Dans les pays développés, le pourcentage atteint 1,3% en moyenne.

«Le volume des plans de relance n'est pas encore suffisant, mais surtout moins de 10% des sommes prévues pour faire face à la crise sont consacrés à des mesures d'aide à l'emploi. Les mesures de politique sociale ne représentent que 1,8% des dépenses», a affirmé le directeur de l'Institut international d'études sociales du BIT Raymond Torres.

«Nous ne sommes pas contre le sauvetage des banques. Ces aides sont nécessaires, mais il faut en même temps prévoir des mesures pour l'emploi, car le redressement de l'économie prendra du temps», a expliqué Juan Somavia.

Le BIT préconise de renforcer ou consolider les systèmes de protection sociale et les systèmes de retraite et de ne pas baisser les salaires afin de soutenir la demande.

Juan Somavia a insisté sur les fonds de pension. «Si les Etats peuvent consacrer des milliards aux banques, ils peuvent aussi mettre à disposition des ressources pour maintenir les retraites», a-t-il déclaré. A court terme, il est essentiel que la pauvreté n'augmente pas parmi les rentiers, a argumenté Raymond Torres. Bien peu est fait également pour venir en aide aux jeunes qui sont confrontés à la perspective du chômage à la fin de leurs études. L'absence de coordination diminue en outre l'effet global des mesures de relance, selon le BIT. «Face à la crise, on ne peut se contenter d'initiatives fragmentaires et ponctuelles dont l'objectif serait seulement de rétablir au plus vite la situation antérieure», a souligné Juan Somavia. /ats

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