Battre l'Espagne pour «mourir» contre le Honduras: tel aura été le destin tourmenté de la Suisse lors de la Coupe du monde 2010. Tenus en échec par le Honduras (0-0) à Bloemfontain, les Suisses sont éliminés. Ils prennent la troisième place de leur groupe derrière l'Espagne et le Chili (2-1 en faveur de l'Espagne ce soir).
Neuf jours après la victoire 1-0 à Durban contre les Champions d'Europe, les Suisses ont quitté l'Afrique du Sud par la petite porte. A côté de leur sujet le soir où on leur demandait de se «lâcher» enfin, les Suisses se retrouvent sur le carreau après le 0- 0 le plus mortifiant de leur histoire.
Le huitième de finale contre le Brésil ne restera qu'un rêve pour une équipe qui éprouve, décidément, toutes les peines du monde à faire le jeu. Le scénario redouté - une équipe sans grande imagination dans les trente derniers mètres - s'est écrit au fil des minutes. L'absence d'un grand attaquant a également été cruellement ressentie au cours de cette rencontre crispante et qui a vu le Honduras se procurer les deux plus belles occasions de la soirée.
Sans Frei finalement écarté malgré tous les effets d'annonce des dernières heures, la Suisse a livré une première période bien médiocre. Elle n'a adressé qu'un tir cadré, par Barnetta, pour une seule occasion franche, une tête de Derdiyok à la 17e sur un centre de Barnetta.
Les deux joueurs de Leverkusen furent les plus dangereux au sein d'une équipe qui accusait lors de ces quarante-cinq premières minutes un handicap de taille: son attaquant de pointe était un poids mort. Blaise Nkufo fut, en effet, le joueur suisse le plus décevant. Toujours trop tenté de jouer en retrait, le Vaudois ne fut jamais à sa place au sein d'une équipe qui a largement dominé les débats avec 59 % de possession du ballon. Le choix de le titulariser aux dépens d'Alex Frei ne fut pas le bon.
Les Suisses n'ont pas cherché à emballer le match. Ils devaient attendre ainsi la 27e minute pour se procurer leur premier corner. Ils ont pris le soin de jauger l'adversaire. Ils ont très vite compris que les Honduriens, incapables de marquer tant devant le Chili que l'Espagne, formaient une équipe de seconde zone, une équipe qu'il serait vraiment impardonnable de ne pas battre lorsqu'une qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde est en jeu.
A la pause, Ottmar Hitzfeld lançait Yakin dans la bataille mais laissait de manière incompréhensible Nkufo à la pointe de son attaque. L'apport du joueur du FC Lucerne ne provoquait pas l'embellie espérée. Les Suisses étaient même bien heureux de ne pas concéder l'ouverture du score sur une tête de Suazo à la 53e. A la 71e, c'est un miracle de Benaglio devant Alvarez qui permettait aux Helvètes de rester dans le match.
A la 69e,Ottmar Hitzfeld se décidait enfin à remplacer Nkufo pour introduire Frei. Quatre minutes seulement après son entrée en jeu, le Bâlois galvaudait une belle opportunité sur un service de Barnetta qui aura été le meilleur atout d'une équipe de Suisse bien trop terne. /si