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La réunion de l'Eurogroupe consacrée à la Grèce se solde par un échec

Athènes n'a pas accepté lundi un projet de texte proposé par l'Eurogroupe. Le gouvernement grec a qualifié cette proposition d'"absurde" et d'"inacceptable".

17 févr. 2015, 07:06
La réunion de l'Eurogroupe a été un échec.

La réunion des ministres des Finances de la zone euro consacrée à la Grèce lundi à Bruxelles s'est soldée par un échec. Athènes a rejeté un projet de texte qui insistait sur la nécessité de prolonger le plan d'aide actuel.

La réunion s'est terminée de façon brutale peu après le rejet de ce texte, présenté par le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

Le gouvernement grec a rejeté dès le début de la réunion cette proposition jugée "absurde" et "inacceptable", estimant "qu'en ces circonstances il ne pourrait y avoir d'accord" avec ses partenaires de la zone euro, a indiqué une source gouvernementale grecque.

La proposition consistait à demander à Athènes d'appliquer les conditions actuelles de son plan de sauvetage. "L'insistance de certaines personnes à demander au nouveau gouvernement grec de mettre en oeuvre le plan de sauvetage et absurde et inacceptable, et en ces circonstances il ne peut y avoir d'accord ce soir", a indiqué cette source.

Ultimatum de Bruxelles

Après l'échec de la réunion, la zone euro a donné la semaine à la Grèce pour demander comme elle l'exige une extension de son programme d'aide financière. Il est "très clair que le prochain pas doit venir des autorités grecques (...) et au vu du calendrier, on peut utiliser cette semaine, mais c'est à peu près tout", a déclaré lors d'une conférence de presse Jeroen Dijsselbloem.

"Le sentiment général de l'Eurogroupe reste que la meilleure façon de procéder pour les autorités grecques est de solliciter une prolongation du programme", a-t-il ajouté. "Cela nous permettrait de travailler à de futurs arrangements... et aux Grecs d'utiliser la forme normale de souplesse d'un programme, de changer des mesures et de mettre d'autres mesures en place".

Le ministre grec des Finances s'est dit confiant lundi soir sur la possibilité de trouver un accord "dans les 48 heures" avec la zone euro. Yanis Varoufakis a ajouté qu'il avait été tout près de signer un accord préparé par la Commission européenne reconnaissant la gravité de "la crise humanitaire" en Grèce et proposant "une extension de quatre mois de l'accord de prêt" avec ses créanciers.

A la recherche d'un compromis

Cet accord, dont la Grèce aurait accepté qu'il soit assorti de "conditionnalités" aurait permis de signer "un nouveau contrat" pour Athènes et la zone euro, a souligné le ministre. En échange, le gouvernement de gauche radicale était prêt à "se retenir d'appliquer pendant six mois son propre programme", à la seule condition "de ne pas se voir imposer de mesures créant de la récession", a indiqué M. Varoufakis.

Les 19 ministres des Finances de la zone euro étaient réunis à Bruxelles pour essayer de trouver un compromis, alors que la Grèce arrive le 28 février au terme du plan de sauvetage de l'UE, et ne veut pas accepter de prolongation de celui-ci.

Le nouveau gouvernement de gauche radicale issu des élections du 25 janvier demande en effet à ses partenaires de lui accorder du temps pour mettre en place son propre plan de réformes, et de conclure avec la Grèce en attendant un accord-relais lui permettant de rester financée.

Risque d'une sortie de l'euro

Le gouvernement grec veut en terminer avec le "mémorandum" actuel. A la place, il propose un programme de réformes assoupli, sans les mesures jugées les plus antisociales. "Nous demandons quelques mois de stabilité financière pour permettre de nous lancer dans les réformes afin de ramener la croissance et mettre fin à l'impossibilité de rembourser ce que nous devons", a plaidé le ministre grec, Yanis Varoufakis, dans le "New York Times".

Faute d'un accord, le pays, qui ne peut emprunter qu'à des taux prohibitifs et doit faire face à d'importantes échéances de remboursement dans les mois à venir, risque de se retrouver à court d'argent, avec le risque d'une sortie de l'euro.

Les réunions préparatoires se sont multipliées ces derniers jours. Des rencontres techniques ont eu lieu vendredi et samedi à Bruxelles pour identifier les possibles points de compromis. Mais les divergences restent très nombreuses, sur les privatisations et la libéralisation du marché du travail notamment.

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