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La loi sur les données personnelles a été invalidée par la justice européenne

La conservation des données personnelles utilisées pour luter contre le crime organisé et le terrorisme, est jugée nécessaire, mais disproportionnée et trop intrusive. La justice européenne impose une révision de la loi.

08 avr. 2014, 14:35
La justice européenne a imposé mardi une révision de la législation européenne sur la conservation des données personnelles utilisée pour lutter contre le crime organisé et le terrorisme.

La justice européenne a imposé mardi une révision de la législation européenne sur la conservation des données personnelles utilisée pour lutter contre le crime organisé et le terrorisme. Cette réforme a été jugée nécessaire mais disproportionnée et trop intrusive.

La Cour de justice a déclaré la directive sur la conservation des données "invalide", parce qu'elle "comporte une ingérence d'une vaste ampleur et d'une gravité particulière dans les droits fondamentaux au respect de la vie privée et à la protection des données à caractère personnel sans que cette ingérence soit limitée au strict nécessaire".

Mais la Cour a considéré que "la conservation des données en vue de leur transmission éventuelle aux autorités nationales compétentes répond effectivement à un objectif d'intérêt général, à savoir la lutte contre la criminalité grave ainsi que, en définitive, la sécurité publique".

"Les Etats ne peuvent plus utiliser cette législation en l'état, ce qui va leur poser un problème, car elle les prive d'un instrument pour la lutte contre la crime organisé et le terrorisme", a expliqué à l'AFP une source communautaire proche du dossier.

Trois problèmes

La Commissaire aux Affaires intérieures, Cecilia Malmström, travaille elle sur une réforme de cette législation, mais elle attendait de connaître la décision de la Cour pour orienter ses propositions. "Je salue la clarté apportée par la Cour de justice", a réagi Mme Malmström.

L'arrêt relève trois problèmes: la durée de conservation des données, jugée "disproportionnée", le manque de protection contre les risques d'abus et l'absence de mesures pour "limiter au strict nécessaire" l'ingérence dans la vie privée des individus.

La législation votée en 2006 oblige les fournisseurs de communications téléphoniques ou électroniques ou de réseaux publics de communications à conserver les données de leurs clients à des fins de recherche et de poursuite d'infractions graves.

La Cour avait été saisie par la Haute Cour irlandaise et la Cour Constitutionnelle autrichienne afin qu'elle dise si cette législation viole ou non les droits fondamentaux protégés par les traités de l'UE.

Durée de conservation disproportionnée

Dans ses conclusions, l'avocat général de la Cour, Pedro Cruz Villalon, avait jugé la législation invalide. Il avait invité les Etats de l'UE à prendre les mesures nécessaires pour remédier à cette situation.

La Cour a suivi ces conclusions. Les juges ont considéré que "la loi couvre de manière généralisée l'ensemble des individus, des moyens de communication électronique et des données relatives au trafic sans qu'aucune différenciation, limitation ou exception soit opérée en fonction de l'objectif de lutte contre les infractions graves".

Ils ont jugé disproportionnée la durée de conservation des données pendant au moins six mois et jusqu'à 24 mois au maximum et dangereux le fait que la législation n'impose pas de conserver les données sur le territoire de l'UE et ne prévoit aucune garantie pour prévenir les risques d'abus ou d'utilisation illicite de ces données.

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