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La guerre des mots remplace le bruit des armes

L'intervention militaire en Syrie reste en suspens ce lundi soir. L'OTAN dit avoir la certitude que Damas est responsable de l'attaque chimique du 21 août.

02 sept. 2013, 19:44
Le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen dit être sûr de la responsabilité de Damas dans l'attaque chimique.

La guerre des mots continue de faire rage entre partisans et opposants à une opération militaire contre le régime syrien de Bachar al-Assad. Face à des opinions publiques sceptiques, les chefs politiques et militaires ont défendu lundi leur position et affirmé disposer d'informations concrètes justifiant une intervention.

"On m'a fourni des informations concrètes et je peux vous dire que je suis personnellement convaincu non seulement qu'une attaque chimique s'est produite, mais que le régime syrien en est responsable", a déclaré à Bruxelles le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen. Les pays membres de l'Alliance lui auraient transmis ces informations.

Il a toutefois exclu que l'Otan intervienne dans le dossier, à l'exception des plans déjà mis en place pour protéger la Turquie des risques de débordements du conflit.

Travail de persuasion

Aux Etats-Unis, Barack Obama a poursuivi son travail de persuasion auprès des membres de la Chambre des représentants et du Sénat. Le Congrès doit se prononcer sur une intervention en Syrie à partir du 9 septembre. La Russie enverra une délégation parlementaire aux Etats-Unis afin de discuter du sujet en prévision de cette échéance, ont annoncé les présidents des deux chambres parlementaires russes.

Le secrétaire d'Etat John Kerry a de son côté assuré que les Etats-Unis avaient reçu et analysé des échantillons prouvant l'utilisation de gaz sarin dans l'attaque du 21 août. Il ne doute pas que cette attaque ait été perpétrée par le régime de Damas.

Crédibilité en cause

Après dix jours de déclarations offensives sur une "punition forte" à infliger à Damas, les volte-face britannique et américaine pourraient être lourdes de conséquences pour leur crédibilité dans d'autres dossiers, estiment certains médias.

Pour certains experts, l'"improvisation" constatée depuis l'attaque chimique attribuée au régime de Bachar al-Assad s'annonce déjà handicapante dans la gestion du dossier du nucléaire iranien. Quel signal va être envoyé à l'Iran ou à la Corée du Nord si les Occidentaux reculent sur les armes chimiques?

Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a également fourni des "preuves" de la responsabilité de Damas dans cette attaque. Une note de synthèse des différents services de renseignements français a été mise en ligne lundi soir.

Selon ce document, au moins 281 personnes seraient mortes. L'opinion française reste toutefois majoritairement opposée à des frappes contre la Syrie, que le président François Hollande défend. En ce sens, elle suit l'opinion publique aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

Mesures contre un crime odieux

La Ligue arabe a quant à elle appelé dimanche la communauté internationale à prendre les mesures de "dissuasion" nécessaires contre le régime syrien, dont elle considère qu'il "porte la responsabilité" du "crime odieux" qu'a constitué l'attaque chimique du 21 août.

Dans le camp opposé, les arguments ont également été affûtés. La Chine a ainsi réaffirmé que seule une "solution politique" était envisageable pour résoudre la crise syrienne. L'Iran a déclaré au secrétaire général de l'ONU être prêt à aider à trouver "une solution pacifique".

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a lui affirmé n'être "absolument pas" convaincu par les informations présentées jusqu'ici par Washington.

Navires et combattants se préparent

La Russie a dépêché un navire de reconnaissance et de surveillance électronique vers la côte syrienne en Méditerranée orientale, tandis qu'un porte-avions américain est arrivé lundi en Mer Rouge. Il se déplace en ce moment en direction de la Syrie et pourrait participer à d'éventuelles frappes américaines, selon des responsables de la défense.

Au Liban, les combattants du Hezbollah chiite, allié du régime syrien, ont rejoint des positions tenues secrètes en cas d'attaque américaine, ont rapporté lundi des témoins. Damas s'est pour sa part tourné vers l'ONU en lui demandant d'agir afin d'"empêcher toute agression contre la Syrie".

Sur le terrain, près de 90 rebelles ont été tués en 48 heures autour de Damas, dont une vingtaine dans une embuscade tendue par l'armée lundi, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

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