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La France est confrontée à un risque de paralysie

Le gouvernement français a demandé hier au Sénat de recourir à la procédure dite du «vote bloqué» afin d'accélérer les débats sur la réforme des retraites. Le président Nicolas Sarkozy a justifié la manière forte, alors que plus du quart des stations-services restaient à sec.

22 oct. 2010, 12:08

Le gouvernement et sa majorité souhaitent que l'examen de la réforme s'achève avant le week-end et que le Sénat puisse se prononcer par un vote, probablement aujourd'hui. L'article 44 de la Constitution dispose que «si le gouvernement le demande, l'assemblée saisie se prononce par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement».

Cette procédure devrait permettre de gagner un peu de temps mais risque de remobiliser l'opposition qui, dans l'hémicycle, défend un par un tous ses amendements. L'opposition a dénoncé l'utilisation de cette procédure. La première secrétaire du PS Martine Aubry a elle dénoncé «le coup de force permanent» de Nicolas Sarkozy.

Le président du Sénat, Gérard Larcher (UMP), a à diverses reprises dit qu'il laisserait «le débat aller à son terme» et affirmé qu'il n'aimait pas «utiliser ce type de procédure». Bernard Thibault, dirigeant de la CGT, un des principaux syndicats français, a prévenu hier qu'il n'y avait «aucune raison d'arrêter» les protestations contre la réforme. Deux nouvelles journées d'action devraient avoir lieu le 28 octobre et le 6 novembre. Les lycéens et étudiants étaient de nouveau appelés à manifester.

Quelque 312 lycées étaient «perturbés», soit environ 7% des établissements, selon le ministère de l'Education, ainsi qu'une dizaine d'universités (sur 83). Entre 4 et 15 000 jeunes, selon les sources, défilaient dans l'après-midi à Paris aux cris de «On veut garder nos pensions», encadrés par les services d'ordre des syndicats de salariés. Quelques incidents ont eu à nouveau lieu à Lyon.

Une grosse centaine de cheminots ont eux manifesté près du siège de l'UMP à Paris. Nicolas Sarkozy a prévenu que «les casseurs n'auront pas le dernier mot». «Ce n'est pas acceptable», a-t-il martelé. Depuis le 12 octobre, 1900 personnes ont été interpellées en France pour des violences en marge de la contestation de la réforme des retraites.

Parallèlement, la France restait confrontée à des risques importants de paralysie en raison de l'impact du mouvement dans le secteur énergétique. Les 12 raffineries du pays étaient toujours paralysées et une quinzaine de dépôts de carburant sur 219 bloqués, dans des actions qui sont devenues le principal moyen de pression contre la réforme.

Le chef de l'Etat français a accusé les grévistes de prendre «en otage l'économie, les entreprises et la vie quotidienne des Français». De fait, plus d'un quart des station-services (sur 12 300) ne sont plus approvisionnées et une partie des autres ne l'est que partiellement, a annoncé Brice. Hortefeux, confirmant que les forces de l'ordre allaient continuer à débloquer les dépôts occupés.

La France a été contrainte mardi et mercredi d'importer des quantités massives d'électricité, en réponse aux baisses de production décidées par les grévistes et à cause de l'arrêt de nombreux réacteurs nucléaires pour maintenance. Dans les transports, le trafic ferroviaire restait perturbé mais moins que la semaine dernière. Les liaisons au départ ou vers la Suisse étaient toutefois perturbées de manière comparable aux jours précédents. /ats-afp

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