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La France commence à craindre une pénurie de carburant

Le bras de fer entre le gouvernement et les opposants à la réforme des retraites s'est poursuivi ce week-end en France. Samedi, 825 000 personnes, selon la police, trois millions, selon les syndicats, ont manifesté dans tout le pays alors que la grève dans le secteur du carburant fait craindre une pénurie.

18 oct. 2010, 12:15

C ette cinquième journée d'action a, comme les précédentes, suscité une guerre des chiffres entre la police et les syndicats. Selon le Ministère de l'intérieur, la participation a été à son «plus bas niveau» depuis début septembre. Evoquant également une «baisse significative» du nombre de manifestants, le ministre du Travail Eric Woerth a toutefois reconnu qu'il y avait «encore beaucoup de manifestants» contre sa réforme.

Un niveau de mobilisation record avait été atteint mardi avec 1,2 million de manifestants, selon la police, 3,5 millions, selon les syndicats.

La CGT, un des deux principaux syndicats français, a de son côté fait état d'«une détermination intacte» des manifestants. Elle a appelé à une sixième journée de grèves nationales et de manifestations demain, à la veille du vote de la réforme au Sénat. La grève s'est en outre durcie dans le secteur énergétique. Hier, l'ensemble des 12 raffineries françaises étaient en grève, dont 10 à l'arrêt, tandis que des grévistes continuaient de bloquer quelques dépôts de carburants. Face à cette situation, les autorités ont appelé les Français à ne pas paniquer.

Le secrétaire d'Etat aux transports Dominique Bussereau a affirmé hier sur Europe 1 qu'il n'y avait «aucune station sans essence» et appelé les automobilistes à ne pas faire des «pleins de précaution». Alors que, selon lui, seules 200 des quelque 13 000 stations-service du pays connaissaient des problèmes d'approvisionnement, la compagnie Total a de son côté annoncé que 300 à 400 sites étaient affectés sur son seul réseau.

La ministre de l'Economie Christine Lagarde a pour sa part mis en garde les pompistes contre des hausses des prix des carburants non justifiées. «Il ne faut pas que les pompistes s'amusent, sous prétexte qu'il y a une perception de rareté, à augmenter les prix», a-t-elle déclaré sur la même radio. Selon Dominique Bussereau, la menace de pénurie de carburant qui grondait ces derniers jours à l'aéroport de Roissy n'était plus d'actualité hier, après le retour de l'alimentation en kérosène dans l'oléoduc Trapil qui dessert une partie de la région parisienne. Il a toutefois ajouté que les avions français avaient pour instruction de faire le plein à l'étranger. A Marseille, 61 navires, dont 47 pétroliers, 4 chimiquiers et 10 gaziers, étaient bloqués en mer. Durant tout le week-end, la grève s'est en outre poursuivie à la SNCF avec deux TGV sur trois en circulation. Vers ou au départ de la Suisse, deux allers-retours Paris-Genève, un aller-retour Paris-Lausanne, deux aller-retour Bruxelles-Bâle et les trains de Genève vers le sud de la France ont été annulés, ont indiqué les CFF.

Les syndicats ont appelé les cheminots à amplifier le mouvement la semaine prochaine et les chauffeurs routiers devaient s'y joindre dès dimanche soir. /ats-afp

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