La procédure pénale pour agression sexuelle visant Dominique Strauss-Kahn aux Etats-Unis s'est conclue hier par l'abandon des poursuites et le refus de désigner un procureur spécial. L'affaire a été pliée en quinze minutes par un juge de Manhattan, après trois mois d'une incroyable saga judiciaire.
Le juge Michael Obus a suivi la requête d'abandonner les poursuites, présentée par le procureur de l'Etat de New York, Cyrus Vance. Celui-ci estimait que l'accusatrice de DSK, une femme de chambre d'origine guinéenne, ne disposait pas d'une crédibilité suffisante pour convaincre les 12 membres du jury qui auraient été appelés à juger des faits.
Indigné, l'avocat de Nafissatou Diallo a estimé que «le procureur» chargé de l'affaire, «a abandonné une femme innocente».
Arrêté le 14 mai à l'aéroport JFK de New York, l'ancien directeur général du FMI devra toutefois attendre que soit jugé un appel en référé pour pouvoir rentrer en France.
Plainte en France
Dominique Strauss-Kahn a reconnu avoir vécu cette affaire comme un «cauchemar» pour lui et sa famille et a dit être impatient de rentrer chez lui et de reprendre une «vie normale».
L'arrêt des poursuites pénales ne signifie pas que Dominique Strauss-Kahn est totalement tiré d'affaire. Nafissatou Diallo a en effet déposé une plainte au civil et le volet américain de l'affaire se double d'un volet français: le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur la plainte de l'écrivain Tristane Banon qui accuse Dominique Strauss-Kahn d'une tentative de viol en 2003 à Paris.
La présidente du PS Martine Aubry a fait part de son «immense soulagement». L'abandon des poursuites pénales pose maintenant la question de l'avenir politique d'un homme dont l'image a été largement ternie. / ats-reuters-afp