ENVOYÉ SPÉCIAL À AMIRIYA Falloujah
GEORGES MALBRUNOT
Sous un hangar battu par le vent du désert, Kisma allaite son bébé. Il fait 45 °C et Abdelrahmane n’a que vingt-cinq jours. Dans le camp d’Amiriya Falloujah, où s’entassent des milliers de civils qui ont pu fuir les combats de Falloujah, à une trentaine de kilomètres plus au nord, le nouveau-né ne cesse de pleurer. «Il a vu le jour à Falloujah», confie sa mère, la tête enveloppée dans un voile noir. «J’ai eu une césarienne qui a été faite par une Française, une vraie Française même si elle s’appelait Fatima. Elle était accompagnée d’une Marocaine, toutes les deux travaillaient avec Daech à l’hôpital. Et regardez aujourd’hui notre situation», se lamente Kisma.
La famille habitait le quartier Sabaa Nissan du centre-ville. Lorsqu’il a été repris à Daech jeudi par l’armée irakienne, elle a pu quitter l’enfer de Falloujah. Plus de...