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La déesse Artémis débusquée sous terre

Une découverte archéologique d'importance internationale se profile à l'horizon, grâce aux recherches de l'archéologue Denis Knoepfler et de son équipe. Les fouilles entreprises dans l'île d'Eubée pourraient bel et bien être les vestiges tant convoités du sanctuaire d'Artémis Amarysia. «Telle est mon opinion, telle est ma conviction», lance Denis Knoepfler, professeur d'histoire ancienne et d'archéologie classique à l'Université de Neuchâtel. «Ayant beaucoup étudié la question, je ne vois pas ce que cela pourrait être d'autre.» Delphine Ackermann, assistante du scientifique, glisse: «Il y a une telle série d'indices allant dans notre sens.»

20 oct. 2007, 12:00

L'équipe de l'archéologue neuchâtelois aurait mis au jour les premiers vestiges du sanctuaire d'Artémis Amarysia, sur l'île d'Eubée. Il s'agit d'une découverte importante, de dimension internationale, pour ce qui est l'un des derniers sanctuaires à jouer à cache-cache avec les chercheurs.

Après une semaine infructueuse, le sondage a révélé, le 25 septembre, «une très importante fondation constituée de deux assises de tuf, qui supportait une élévation de marbre», précise le directeur scientifique.

«Cette fondation a été installée en deux temps au cours d'une longue période allant de la fin du VIe siècle au début du IIIe siècle avant Jésus-Christ», selon les principaux fouilleurs, Sylvian Fachard et Thierry Theurillat, de l'Université de Lausanne, et le céramologue Claude Léderrey, de l'Université de Bâle. Et Denis Knoepfler de souligner l'étroite collaboration entre les divers intervenants, qu'ils soient helléniques ou helvétiques.

Le professeur fait aussi remarquer que «nous ne pouvons encore rien dire des dimensions de l'édifice. Nous n'en avons pas les extrémités.» Et de poursuivre: «Personne n'affirme que ces fondations sont, à proprement parlé, celles du temple d'Artémis. Il s'agit probablement d'un portique qui bornait le sanctuaire à l'est.»

Un second édifice, remontant à la période géométrique (vers 800-700 av. J.-C.), se trouve également sous les fondations mises au jour.

Autre trouvaille «très encourageante» à plus d'un titre: un tout petit fragment sur lequel sont inscrites trois lettres. Un morceau de marbre qui a échappé au four à chaux construit à quelques pas de là. «Sauf preuve du contraire, ce fragment est lié au site», relève Denis Knoepfler. «A présent, nous attendons de trouver une ou des inscriptions sur le site même qui confirmeraient nos hypothèses.»

Des fragments de statuettes votives, en terre cuite, ont également été découverts durant la campagne de sondage. «Ils confirment le caractère religieux du site», juge l'archéologue neuchâtelois. Autant d'indices probants attestant d'un lieu de culte de grande dimension.

Cette fouille s'est déroulée entre le 17 septembre et le 12 octobre, sous le patronage de l'Ecole suisse d'archéologie en Grèce et en collaboration avec l'Ephorie des antiquités de l'Eubée. L'aspect restreint du sondage - six mètres sur deux, pour une profondeur de quatre mètres - augure de nouvelles recherches. Celles-ci pourraient débuter en 2008, si les autorisations sont obtenues. / CBX

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