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La crainte d'une mutation

Une modification génétique du virus H5N1 sur une des victimes turques provoque l'inquiétude. Bruxelles promet 80 millions d'euros pour combattre la maladie La Turquie était sous pression hier dans sa lutte pour endiguer la grippe aviaire après un nouveau décès suspect. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de son côté d'une légère mutation du virus H5N1 chez une victime turque. Cette nouvelle a suscité l'inquiétude.

15 janv. 2006, 12:00

En Turquie, les autorités sanitaires enquêtent sur le décès d'une fillette, décès survenu hier à Diyarbakir (sud-est) des suites d'une infection des poumons. Des échantillons ont été envoyés à Ankara. Un responsable a toutefois relevé que la fillette n'avait pas, à sa connaissance, été en contact avec des volailles, et que sa maladie semblait d'origine bactérienne et non virale. Le virus mortel H5N1 a fait trois morts en Turquie, premier pays frappé hors de l'Asie de l'est, et a contaminé 18 personnes au total, dont 16 enfants.

Rapide propagation

Le Ministère turc de l'agriculture se démène pour stopper l'avancée du virus, qui s'est rapidement propagé depuis fin décembre, affectant près d'un tiers des 81 provinces du pays. La campagne d'information lancée par le ministère vise notamment les zones touristiques, importantes sources de revenus.

Les médias diffusent des spots appelant la population à éviter tout contact avec les volailles. Le quotidien populaire «Sabah» a sorti hier un supplément en couleur de 16 pages intitulé: «Grippe aviaire - 50 questions sur les moyens de se protéger du virus mortel».

Les efforts des autorités devraient être appuyés par l'aide que la Commission européenne a promis d'allouer aux pays frappés par le virus, soit 80 millions d'euros, dont 35 pour l'Asie. Le montant dévolu à la Turquie n'a pas été précisé.

Ankara peut aussi compter sur une avance de 4 millions d'euros pris sur les fonds d'«élargissement» de 2007, dans le cadre des négociations d'adhésion à l'Union européenne entamées en octobre.

Si la crainte d'une mutation du virus vers une forme propice à la contagion entre humains reste écartée, des chercheurs britanniques ont toutefois annoncé hier que l'une des trois victimes turques a, semble-t-il, été touchée par une forme plus dangereuse du virus. Celle-ci se fixe plus volontiers sur les récepteurs des cellules humaines que sur ceux des oiseaux.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a tenté d'atténuer la portée de la découverte. «Nous n'avons aucune information suggérant que ce virus est plus pathogène que les autres virus», a déclaré une porte-parole. «Il s'agit d'une très petite mutation, mais nous ne pouvons pas dire exactement ce que cela signifie», avant examen des dons épidémiologiques, a-t-elle ajouté. Cette légère mutation inquiète les autorités sanitaires suisses.

Mais pour l'heure, elles n'envisagent pas de prendre de mesures supplémentaires et attendent les conclusions des scientifiques, alors que la France a fait savoir qu'elle étendait ses mesures de confinement des volailles à plus de la moitié de son territoire. / ats-afp-reuters

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