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La conférence de l'OSCE d'Interlaken se joue sur fond de la crise ukrainienne

La conférence de l'OSCE sur l'antiterrorisme s'est ouverte ce lundi à Interlaken avec un regard vers la crise ukrainienne. Didier Burkhalter estime que le rôle de la Russie sera prépondérant dans la libération de des observateurs militaires retenus en otages.

28 avr. 2014, 14:52
La crise ukrainienne a marqué lundi l'ouverture de la conférence de l'OSCE sur l'antiterrorisme à Interlaken (BE).

La crise ukrainienne a marqué lundi l'ouverture de la conférence de l'OSCE sur l'antiterrorisme à Interlaken (BE). Didier Burkhalter a estimé que le rôle de la Russie serait "crucial" pour obtenir la libération des sept observateurs militaires retenus en otages.

La Russie a montré un "signal clair" pour la résolution de cette crise des otages, a affirmé le président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) lors d'une conférence de presse en marge de la conférence. Mais il attend que ce soutien se matérialise sur le terrain et "soit entendu jusqu'à l'autre bout de la chaîne" à Slaviansk.

Dialogue plutôt que violence

Cette détention est "inacceptable" et tous les acteurs doivent s'engager pour le dialogue plutôt que la violence, a-t-il encore affirmé.

La mission d'observation spéciale de l'OSCE continue de négocier pour ces sept hommes qui n'ont pas été déployés par l'Organisation. Ils se trouvent en Ukraine après un accord entre Kiev et plusieurs Etats membres.

Dans son discours d'ouverture, le président de la Confédération asouligné que la situation ukrainienne montre à quel point les perceptions de menaces extérieures peuvent diverger au sein de l'OSCE.

Ne pas verser de rançon

Il a appelé les 57 Etats participants à coopérer dans les domaines, comme la perception des menaces "intérieure" et "transnationale", où une large convergence de vues est constatée. L'OSCE peut aider ces pays grâce à son approche globale qui intègre les volets économiques, sociaux ou des droits de l'homme, a-t-il insisté.

Pour lutter contre les "enlèvements contre rançon" (KFR), M. Burkhalter souhaite que tous les Etats adoptent la politique du non-paiement de rançon aux terroristes. La conférence d'Interlaken doit contribuer à appliquer au niveau de l'OSCE une résolution récente du Conseil de sécurité de l'ONU qui évoque notamment ce principe.

La priorité doit être la sécurité des otages, a souligné de son côté la cheffe du département des droits de l'homme au Bureau de l'OSCE pour les institutions démocratiques et les droits de l'homme (ODIHR), Snjezana Bokulic.

Comme le chef de la division des menaces transnationales de l'OSCE, Alexei Lyzhenkov, le directeur exécutif du Comité de l'ONU contre le terrorisme Jean-Paul Laborde a estimé que la conférence ne pouvait être organisée "à un meilleur moment". Aussi bien les KFR que les "combattants étrangers" augmentent.

Les ONG critiques

La coopération entre l'ONU et l'OSCE est possible sur les questions de la criminalisation des responsables ou des efforts pour la prévention, a souligné M. Laborde. Une réunion au sein de l'ONU est prévue d'ici la fin de l'année, a-t-il indiqué.

M. Burkhalter a encouragé les Etats de l'OSCE à ratifier les conventions et les protocoles de l'ONU liés au terrorisme et de les appliquer de manière légale et transparente. Une politique anti-terroriste efficace passe par un tel respect des droits de l'homme, selon Mme Bokulic. Sinon, "nous perdons le sens de notre lutte", a renchéri M. Laborde.

Les Etats surréagissent souvent dans leurs mesures contre le terrorisme, ont indiqué de leur côté à l'ats les représentantes d'Amnesty International (AI) ou de Human Rights Watch (HRW) présentes à Interlaken. Ces ONG dénoncent le mauvais traitement de suspects ou la détention sans mise en accusation.

"Combattants étrangers"

L'OSCE peut aussi aider les Etats membres à intégrer la problématique des "combattants étrangers" dans leur stratégie nationale ou leur plan d'action contre le terrorisme, a affirmé le chef de la Confédération Didier Burkhalter.

Elle peut aussi éditer des lignes directrices et des "bonnes pratiques" sur la question des poursuites et des conditions de telles mesures à leur retour, a-t-il dit.

Parmi les quelque 11'000 combattants étrangers en Syrie, environ 2000 viennent d'Etats de l'OSCE, dont 15 à 20 de Suisse.

Contre-terrorisme

Quelque 200 personnes doivent débattre jusqu'à mardi de ces questions. Parmi elles figurent notamment les coordinateurs nationaux du contre-terrorisme des Etats de l'OSCE, des responsables d'organisations internationales, des experts ou encore des ONG.

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