La Suisse renforce sa lutte contre le terrorisme. Le Conseil fédéral a décidé vendredi de créer 86 postes supplémentaires pour le Service de renseignement de la Confédération, fedpol, le Secrétariat d'Etat aux migrations, le DFAE et les gardes-frontière.
Le gouvernement répond ainsi aux développements de ces derniers mois qui ont entraîné une augmentation des tâches à accomplir, que ce soit en matière de communications de renseignements, de recherche, d'analyse, de coordination internationale, de planification de la prévention des crises et de contrôles.
L'autre défi à relever concerne le grand nombre de nouvelles enquêtes. Il y a actuellement en Suisse 70 enquêtes contre des personnes suspectées de soutenir des organisations terroristes, dont 33 cas ayant conduit à l’ouverture d’une procédure pénale par le Ministère public de la Confédération (MPC). La situation ne devrait pas se détendre dans un futur proche, pronostique le Conseil fédéral.
Le Conseil fédéral invoque la sécurité du pays et de la population. Sans ces 86 postes supplémentaires dédiés à la lutte contre le terrorisme, les enquêtes ne pourraient pas être menées à bien et il ne serait pas possible de réagir de manière adéquate selon la situation.
Ciblé sur la sécurité
Les organes de sécurité reçoivent logiquement la plus grosse part des nouveaux postes: 23 pour le Service de renseignement de la Confédération (SRC), 24 à l'Office fédéral de la police (fedpol), 28 au Corps des gardes-frontière, 3 au Département fédéral des affaires étrangères, et 8 au Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM).
Pour les gardes-frontières, il s’agit de postes de durée indéterminée dont la création avait déjà été décidée mais était initialement prévue pour 2017. Pour les autres services, les postes sont limités à trois ans. Compte tenu de l'urgence de la situation, le financement sera assuré par un crédit urgent en 2016. Une demande a été soumise à la Délégation des finances.
A la suite de l'attentat de Paris, le 13 novembre dernier, le Groupe Sécurité de la Confédération a remis un rapport à la Délégation pour la sécurité, l'organe du Conseil fédéral composé de plusieurs chefs de département. C'est sur cette base que le gouvernement a décidé de renforcer les effectifs.