Rangoun était quadrillé depuis le matin par la police et l'armée et la plupart des magasins et des commerces étaient fermés. Des moines bouddhistes, qui avaient été le fer de lance de la contestation avant d'être interpellés par centaines, étaient rares dans les rues hier. «Les moines ont accompli leur tâche et, désormais, nous devons poursuivre le mouvement», affirmait un leader étudiant. La répression visant les bonzes s'est poursuivie. Des milliers de jeunes ont aussi manifesté à Mandalay, la deuxième ville de Birmanie. Ils se sont dispersés quand des soldats du régime ont procédé à des tirs de sommation.
Le bilan de la répression du mouvement démocratique reste difficile à établir. Neuf personnes au moins, dont un photographe de presse japonais, ont été tuées jeudi par les soldats, selon les chiffres officiels. Mais le nombre réel de victimes pourrait être bien plus élevé. George Bush et le premier ministre britannique Gordon Brown ont à nouveau réclamé, hier, que la junte birmane cesse de réprimer par la force les manifestations contre le régime.
Même la Chine, principal soutien de la junte, s'est dite «extrêmement préoccupée» et a appelé à la retenue. La junte semble par ailleurs avoir suspendu hier les accès publics à internet pour éviter la diffusion de photos et de vidéos du mouvement de contestation et de la répression. Des manifestations de soutien au mouvement démocratique ont eu lieu dans plusieurs pays de la région: à Canberra, Kuala Lumpur, Manille, et en Thaïlande, qui abrite un million d'immigrés birmans. / ats-afp-reuters