Le Ministère de l'habitat a publié dans la presse des appels d'offres pour la construction de 348 logements dans l'implantation de Maalé Adoumim et de 342 logements dans celle de Beitar Eilit, situées respectivement à l'est et au sud-est de Jérusalem. Il s'agit de l'appel d'offres le plus important depuis le début de l'année et l'entrée en fonction du gouvernement Olmert en mai.
L'Autorité palestinienne a condamné cette mesure. «Cette décision montre que le gouvernement israélien persiste dans sa politique de colonisation et cherche à imposer un règlement par la force et des faits accomplis», a déclaré le négociateur palestinien en chef Saëb Erakat.
«Cette politique sape tous les efforts destinés à relancer un processus de paix consistant et les chances d'instaurer la paix et la sécurité dans la région», selon lui. Il a affirmé que l'Autorité palestinienne allait en appeler au «Quartette» (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU) pour empêcher la mise en oeuvre de cette décision, «qui porte un sévère coup aux efforts de paix».
L'appel d'offres a aussi été vivement dénoncé par le mouvement anti-annexionniste israélien «La Paix maintenant» qui a accusé le gouvernement de «violer ses engagements envers la Feuille de route», un plan de règlement international qui prévoit un gel de la colonisation. En outre, l'Etat hébreu «ne fait rien pour démanteler des dizaines de colonies sauvages», contrairement à ses engagements, a-t-il ajouté.
Maalé Adoumim, la plus importante des colonies de Cisjordanie, compte 35.000 habitants. Beitar Eilit, située au voisinage de la frontière avec Israël (la Ligne verte), en compte 27.000. Ces deux implantations font partie de blocs de colonies que le gouvernement entend garder avec ou sans accord de paix avec les Palestiniens.
Le premier ministre Ehoud Olmert avait été élu sur un plan de désengagement partiel de Cisjordanie. Ce projet visant à fixer de manière unilatérale les frontières d'Israël ne figure toutefois plus parmi les priorités du gouvernement, a souligné Ehoud Olmert hier.
«Les ordres de priorité du gouvernement ont changé suite à la guerre du Liban», a-t-il affirmé. Un de ses collaborateurs avait déclaré en août que la priorité du gouvernement était le rétablissement économique du nord d'Israël. Le chef du gouvernement israélien a en outre affiché son intention de «dialoguer» avec le président palestinien Mahmoud Abbas. «Nous n'avons pas de problème plus urgent que le problème palestinien», a-t-il dit à la presse à l'issue d'une réunion de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset. / ats-afp-reuters