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L'ONU dénonce le discours de haine des tabloïds anglais envers les migrants

L'ONU monte au créneau pour dénoncer le discours haineux tenu dans certains tabloïds anglais à l'égard des migrants.

24 avr. 2015, 14:10
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Le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l’homme a exhorté vendredi le Royaume-Uni à s’attaquer aux discours de haine des tabloïds, après que des migrants ont été traités de "cafards" par "The Sun". L’histoire a montré les dangers de la diabolisation des étrangers et des minorités, a-t-il dit.

Lundi, une ONG britannique, the Society of Black Lawyers, a dénoncé le Sun à la police britannique. Elle a demandé une enquête pour déterminer si l'article incriminé pourrait constituer une incitation à la haine raciale, au regard de la loi sur l’ordre public de 1986.

Le Haut Commissaire Zeid Ra’ad Al Hussein a exhorté les autorités britanniques à prendre cette plainte très au sérieux. Elles doivent examiner attentivement la question plus large de l’incitation à la haine par les tabloïds et par d’autres secteurs de la société.

La liberté d'expression a des limites et l'incitation à la haine raciale est interdite, a expliqué le porte-parole du Haut Commissariat Rupert Colville.

"Invasion de sauvages"

Un article d’un éditorialiste du Sun daté du 17 avril débute par ces mots: "Montrez-moi des images de cercueils, montrez-moi des corps flottants dans l’eau, faites jouer les violons et montrez-moi des gens maigres qui semblent tristes. Je n’en ai toujours rien à faire", selon le communiqué publié par l'ONU.

L'article décrit plus loin les migrants comme une "invasion de sauvages", les compare à un "novovirus" et déclare que les villes britanniques sont "rongées par le mal, infestées par des essaims de migrants et de demandeurs d’asile, engloutissant les allocations comme l’argent du Monopoly".

L’éditorialiste du Sun plaide aussi pour l’utilisation de canonnières pour stopper les migrants, propose de les menacer d’actions violentes et déclare que "faire quelques trous au fond de tout ce qui peut ressembler à un bateau serait également une bonne idée". "Ne vous trompez pas. Ces migrants sont comme des cafards", affirme le Sun.

Comme au Rwanda

L'ONU compare ce langage à celui employé par le journal Kangura et la Radio des Mille Collines au Rwanda au cours de la période précédant le génocide de 1994. Des responsables de ces deux médias rwandais ont été condamnés par un tribunal international pour incitation publique à commettre un génocide.

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