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L'ONU dénonce la terreur au Soudan

Les milices gouvernementales soudanaises mènent des campagnes de «terreur contre les civils», avertit l'ONU. Et l'aide humanitaire ne parvient plus à ses destinataires Les milices soutenues par l'armée soudanaise commettent des actes de «terreur inexplicable» contre les civils au Darfour, visant même des enfants, a accusé samedi le coordinateur des affaires humanitaires des Nations unies, alors que Khartoum a signalé qu'il pourrait revenir sur son acceptation d'un accord prévoyant le déploiement d'une force mixte de maintien de la paix au Darfour.

20 nov. 2006, 12:00

La violence au Darfour a atteint son pire niveau depuis le début des hostilités en 2003, a affirmé le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires, Jan Egeland.

«Le gouvernement et ses milices mènent une terreur inexplicable contre les civils», a-t-il déclaré dans un entretien.

«Le gouvernement arme les milices arabes davantage qu'à aucun moment. (...) L'angoisse est que nous pourrions revenir au même niveau de violence» qu'en 2003, a-t-il déclaré suite à son dernier voyage dans la région avant le terme de son mandat à la fin de l'année.

Le conflit, qui oppose depuis 2003 le gouvernement soudanais et les différents mouvements rebelles du Darfour, a fait 200.000 morts et 2,5 millions de déplacés. Khartoum est accusé de soutenir les miliciens arabes Janjawids, responsables d'atrocités contre les populations noires locales, dont sont issus les insurgés.

«Des civils sont tués au moment où nous parlons», a déclaré Jan Egeland, avertissant que le conflit «a encore le potentiel de devenir infiniment pire». Le responsable onusien a également évoqué le «meurtre intentionnel d'enfants» dans plusieurs cas, où les forces régulières comme les milices sont en cause.

Lors d'une conférence de presse, le Norvégien a également déploré qu'en raison de la violence, la capacité des organisations humanitaires à atteindre les populations qui ont besoin d'aide «s'effondre».

Khartoum minimise

Cependant, il a dit espérer qu'un accord prévoyant une force conjointe de maintien de la paix, formée entre troupes de l'Union africaine et de l'ONU, pourrait permettre le déploiement d'une «force internationale efficace».

Mais le ministre soudanais des Affaires étrangères a tenu samedi à minimiser la portée de cet accord de principe, atteint lors d'une réunion internationale jeudi et avalisé sous conditions par les autorités soudanaises vendredi. Khartoum n'a pas donné son accord pour une «force mixte», a rappelé Lam Akol samedi. «L'accord porte sur une opération mixte», a-t-il souligné.

Un écran de fumée?

Jan Egeland a quant à lui déclaré qu'il ne mettait pas en question «la sincérité des négociateurs soudanais» présents lors de la réunion internationale à Addis Abeba, qui ont approuvé l'accord, formulant quelques conditions.

Les messages contradictoires pourraient être une façon pour Khartoum de ne pas perdre la face, après son refus initial d'accepter des casques bleus sur son sol.

Un haut responsable onusien au Soudan, se prononçant sous couvert d'anonymat, a quant à lui dit craindre que le nouvel accord soit un écran de fumée qui permettrait au gouvernement soudanais de gagner du temps pendant que les milices poursuivent leurs actions au Darfour. / ap

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