L'ONU a demandé hier sept milliards de dollars pour aider 30 millions de personnes dans 31 pays l'année prochaine. Il s'agit du plus important appel annuel jamais lancé par les agences de l'ONU et leurs partenaires pour leur aide humanitaire. Les besoins de l'année prochaine seront au moins aussi grands que ceux de cette année, sinon plus importants, explique le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. La crise alimentaire mondiale, les effets des changements climatiques et la poursuite de plusieurs conflits armés justifient une aide massive.
La crise financière mondiale suscite des craintes qu'il pourrait y avoir un déclin du financement de l'aide humanitaire en 2009. Le secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires John Holmes a estimé qu'à ce stade ces craintes ne se sont pas concrétisées.
Toutefois, il a souligné que les pays en développement vont souffrir plus fortement de la crise que les pays riches en raison de la baisse des prix des matières premières, de leurs exportations et des transferts des migrants.
Trois Etats africains représentent à eux seuls plus de 50% des besoins. L'aide la plus importante sera dirigée vers le Soudan (2,1 milliards de dollars), puis la Somalie (919 millions) et la République démocratique du Congo (RDC, 831 millions).
La directrice générale adjointe de l'Unicef, Hilde Johnson, a souligné que des centaines de milliers d'enfants ont besoin d'une aide urgente tant en RDC qu'en Somalie. Dans ce dernier pays, 180 000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition sévère et 26 000 sont en danger de mort s'ils ne reçoivent pas d'aide.
Suivent le Zimbabwe avec 550 millions, l'Irak 547 millions, les territoires palestiniens 462 millions, le Kenya 390 millions et le Tchad 389 millions.
A propos de Gaza, John Holmes a qualifié la situation de «désespérée». «Le blocus israélien est inacceptable», a-t-il dit. «La population est prise en otages par les deux camps», a souligné le responsable de l'ONU. Il a souhaité «des changements importants» afin que l'entrée à Gaza d'un minimum de biens essentiels soit autorisée.
Les agences de l'ONU et les ONG partenaires, en tout quelque 360 organisations, ont aussi besoin de 361 millions pour l'Afrique de l'Ouest, 225 millions pour l'Ouganda, 116 millions pour la République centrafricaine et 36 millions pour la Côte d'Ivoire. /ats-afp-reuters