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L'Iran au pied du mur

Le projet européen de saisine du Conseil de sécurité de l'ONU se précise. Mais Téhéran continue d'affirmer qu'il ne cédera pas aux pressions internationales La troïka européenne a commencé hier à faire circuler un projet de résolution prônant le transfert du dossier du nucléaire iranien devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Téhéran a répété que le langage des menaces ne servait à rien.

19 janv. 2006, 12:00

Le projet de texte que l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont distribué au sein de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) exhorte l'Iran «à aider l'agence à clarifier des questions au sujet d'éventuelles activités nucléaires militaires». Il invite le directeur général de l'AIEA «à transmettre une copie de cette résolution au Conseil de sécurité».

Les Etats-Unis ont réagi positivement au document. Washington soutient «très fortement la décision de l'Union européenne (UE)», a fait savoir le secrétaire d'Etat adjoint Nicholas Burns.

Droit de veto

La Russie et la Chine ne se sont pas explicitement prononcées contre la saisine du Conseil de sécurité, où elles bénéficient d'un droit de veto. Moscou et Pékin excluent toutefois actuellement l'adoption de sanctions et invitent les parties à reprendre des négociations interrompues par les Européens après la relance par l'Iran de certaines activités sensibles début janvier.

Européens et Américains ne semblent toutefois plus disposés à négocier avec la République islamique. Les récentes déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad prônant de «rayer Israël de la carte» ont suscité la méfiance dans les chancelleries. A l'initiative de la troïka européenne, les 35 membres du Conseil des gouverneurs de l'AIEA doivent se réunir les 2 et 3 février à Vienne pour négocier une résolution permettant le transfert du dossier iranien devant l'ONU.

Hier, l'Iran a une nouvelle fois répondu sèchement aux Occidentaux. «S'ils veulent continuer le langage des menaces, cela ne servira à rien», a affirmé le vice-président iranien pour les affaires parlementaires, Seyed Ahmad Moussavi, estimant qu'un accord «est possible» avec les Européens.

Contraire à l'islam

L'ayatollah Ali Khamenei lui a fait écho. Il a prévenu que l'Iran ne céderait pas aux pressions internationales. Le guide suprême de la révolution a assuré que Téhéran ne souhaitait pas acquérir d'armes nucléaires, car cela serait contraire à ses intérêts et aux préceptes de l'islam.

Responsables américains et européens pensent disposer à l'AIEA de la majorité nécessaire à une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU. Ils souhaitent toutefois forger le consensus le plus large, notamment avec la Chine et la Russie. Moscou affirme être proche de la position occidentale. Les Russes semblent agacés par les réponses ambiguës fournies par l'Iran à leur proposition de sortie de crise, consistant à autoriser les Iraniens à enrichir de l'uranium sur sol russe. / ats-afp-reuters

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