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L'exception québécoise

Parmi les étoiles canadiennes présentes à Berne, Marc-Edouard Vlasic est un cas à part. Défenseur et Québécois, en NHL, les deux ne vont pas forcément de paire. Parmi les 303 arrières recensés cette saison dans la grande ligue, ils ne sont que dix à venir de la Belle Province.

07 mai 2009, 11:12

Martin Saint-Louis, Vincent Lecavalier et autres Simon Gagné virevoltent à l'offensive. Martin Brodeur, Roberto Luongo et autres José Théodore bétonnent les filets. Ils brillent, les Québécois de NHL. Les défenseurs, par contre... «Dix arrières québécois dans la ligue?» Marc-Edourad Vlasic, surpris, n'avait jamais fait le compte. «C'est vrai, c'est peu.» Cette pénurie naît peut-être du jeu pratiqué en Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), le dernier échelon avant la NHL. «C'est une ligue très offensive», convient Vlasic. «C'est vrai qu'il y a beaucoup d'attaquants et des gardiens qui en sortent.»

Avec 36 points en 88 matches cette saison pour les San Jose Sharks, le Montréalais aux lointaines origines croates est aujourd'hui le plus estimé des défenseurs québécois du circuit Bettman. A seulement 22 ans, il vient de boucler son troisième exercice chez les Sharks. Déjà. Et il n'avait que 19 ans, Vlasic, quand il a atterri dans le vestiaire de Joe Thornton, l'ancien Davosien. Ce saut précoce chez les grands, il dit le devoir au légendaire Patrick Roy. Durant l'hiver 2005-2006, pour sa première saison d'entraîneur, «Saint-Patrick» avait amené les Remparts de Québec, franchise de LHJMQ, à la Coupe Mémorial, le plus prestigieux trophée du hockey junior canadien. «Patrick Roy m'a appris comment me placer, comment lire le jeu», confie Vlasic. «En tant qu'ancien gardien, il sait ce qu'un portier attend de ses arrières. Il a joué un rôle déterminant dans mon développement. Je lui dois beaucoup. Il m'a préparé à faire la transition vers la NHL.» Et Marc-Edourard Vlasic de se marrer: «Pour que je reste une année de plus en juniors, il m'avait promis de m'aligner 60 minutes par match!»

Vlasic s'est tellement bien acclimaté à la NHL qu'en août 2008, San Jose s'est assuré ses services pour une longue durée, un gros contrat qui entrera en vigueur l'automne prochain. «Ça soulage de savoir que l'organisation me fait confiance», glisse-t-il. «Je n'avais jamais pensé signer une entente de quatre ans pour 12,5 millions de dollars à seulement 21 ans! C'est… surprenant d'être aussi jeune et de savoir que l'on va gagner cet argent-là. Même si j'ai travaillé dur pour y arriver, je vis dans un drôle monde...»

Et dans le monde des Sharks, les hockeyeurs ont faim de succès. La franchise de San Jose n'a-t-elle pas remporté la saison régulière de NHL? La suite a été plus chaotique, avec une élimination au premier tour des séries contre les Anaheim Ducks d'un certain Jonas Hiller. «Un gardien qui nous a fait très mal», coupe Vlasic. «Hiller est excellent, c'est un joueur important des Ducks. Notre fin de saison a été très décevante, j'y repense encore parfois. Les Mondiaux m'aident à oublier, surtout que l'on a une chance de gagner la médaille d'or.»

Défenseur et Québécois? Une étiquette que Vlasic a réussi à décoller. Débarqué en Suisse en cours de tournoi, il s'est fait une place parmi les étoiles canadiennes. «Même en juniors, je n'avais jamais disputé de matches internationaux», admet-il. «Alors, pensez donc, c'est un honneur de jouer pour le Canada!» Cet après-midi, en quarts de finale, tout l'honneur sera pour les Lettons. Un terrible honneur… /LKL

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