Quelque 15'000 kilomètres de voies à grande vitesse, des dizaines de chantiers transfrontaliers, des centaines de milliards d'euros: l'Union européenne veut se doter à l'horizon 2030 d'un vaste réseau de transports afin de mieux relier tous les Etats membres et accélérer le désenclavement.
La commission européenne a dévoilé neuf projets de "corridors" transeuropéens, ferroviaires mais aussi fluviaux, destinés à relier les principaux ports et aéroports de l'UE, particulièrement entre l'est et l'ouest du continent, afin de "remplacer l'actuelle mosaïque de voies de communication par un réseau véritablement européen".
"Nous avons besoin de connections" pour développer le transport des marchandises et des passagers, a plaidé le vice-président de la Commission européenne Siim Kallas lors d'une réunion organisée jeudi à Tallinn, sa ville natale.
Les neuf "corridors" courent de Tallinn à Lisbonne, d'Edimbourg à Palerme, de Rostock à Athènes. Tous sont connectés entre eux et engloberont 94 ports et 38 aéroports. Le projet imposera de créer 15'000 kilomètres de voies ferrées à grande vitesse et de développer 35 projets d'infrastructures transfrontalières comme le tunnel de la liaison ferroviaire entre Lyon et Turin et celui du Brenner.
Des canaux sont également prévus, comme le projet Seine-Escaut entre la France, la Belgique et les Pays-Bas. Pour amorcer la pompe, la Commission a prévu une enveloppe de 26 milliards d'euros (32 milliards de francs) dans le budget européen 2014-2020. Au total, elle évalue les besoins de financement pour la même période à quelque 250 milliards.
"L'argent européen est sur la table. Aux Etats de présenter des projets concrets", a dit M. Kallas. "Nous sélectionnerons les meilleurs, et aucun argent européen ne sera alloué pour des projets nationaux", ont précisé ses collaborateurs.
Sur l'enveloppe de 26 milliards d'euros, 11,3 milliards sont réservés aux projets des pays de la cohésion (les nouveaux pays membres ainsi que l'Espagne, la Grèce et le Portugal).