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L'Europe soigne son image

Les membres de l'Union européenne sont réunis en sommet jusqu'à demain. Pour masquer leurs profondes divergences, ils tenteront de promouvoir une «Europe des résultats» Les chefs d'Etat ou de gouvernement de l'Union européenne (UE) traiteront, aujourd'hui et demain à Bruxelles, de l'avenir du projet européen. Leur sommet sera empreint de populisme: les Vingt-cinq insisteront sur la nécessité de faire avancer «l'Europe des projets concrets», dans l'espoir de porter ainsi remède au spleen des citoyens, avant de réexaminer, sans doute à partir de la mi-2007, les questions politico-institutionnelles qui les divisent profondément.

15 juin 2006, 12:00

Le secrétaire d'Etat autrichien aux Affaires étrangères, Hans Winkler, dont le pays préside l'UE, ambitionne de «relancer la machine» communautaire; le président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso, de restaurer le «cercle vertueux de la confiance».

Vienne et Bruxelles ont fait preuve de volontarisme, hier, en présentant aux députés européens leurs objectifs pour le sommet européen de deux jours qui s'ouvrira aujourd'hui à Bruxelles.

Le sommet sera placé sous le signe de l'avenir de l'Europe, que les non français et néerlandais à la Constitution ont assombri il y a treize mois.

Les Vingt-cinq décideront de prolonger d'un an au moins, jusqu'à ce que les Français élisent un nouveau président et que les Néerlandais renouvellent leur Parlement, la «période de réflexion» qu'ils avaient décrétée suite aux deux référendums négatifs. Ils tenteront ainsi de masquer leurs profondes dissensions sur le sort à réserver au traité, que certains Etats (Autriche, Allemagne, Belgique, etc.) voudraient ressusciter en 2008 ou 2009, d'autres renégocier et les derniers enterrer définitivement.

Admissions en vue

Certains sujets connexes, tel celui de l'élargissement de l'Union européenne, divisent également les gouvernements européens. Les Vingt-cinq se déclareront de nouveau prêts à accueillir la Roumanie et la Bulgarie dans l'UE le 1er janvier 2007, pour peu que ces deux pays traitent «de manière décisive et sans retard» les problèmes (corruption, protection des minorités, etc.) qu'ils posent encore.

Le cas de la Turquie

La France, l'Autriche et l'Allemagne, qui redoutent l'entrée de la Turquie dans l'Union, souhaitent en revanche renforcer les règles du jeu en vue des élargissements ultérieurs, en soumettant l'adoption de toute décision en la matière à l'examen préalable de la «capacité d'absorption» de l'UE. La Grande-Bretagne s'y oppose; la Commission européenne sera chargée d'établir avant décembre un rapport sur le sujet.

«On a absolument besoin en Europe de tout ce que le traité constitutionnel apporte: plus d'efficacité, de démocratie et de cohérence sur le plan de la politique extérieure», a affirmé hier José Manuel Barroso, en appelant toutefois les Vingt-cinq à éviter le «piège de s'enfermer dans un débat purement institutionnel». Pour lui, ils doivent construire en parallèle une «Europe des résultats», afin de combattre «le spectre de l'europessimisme qui hante l'Union» et ses citoyens.

Dans ce contexte, la présidence autrichienne de l'UE a annoncé hier que le sommet européen mettra l'accent sur la nécessité de rendre les débats ministériels des Vingt-cinq plus transparents et de mieux respecter dans l'Union le principe dit de subsidiarité.

Nombreuses priorités

Le renforcement de l'espace européen de liberté, de sécurité et de justice (immigration, contrôles aux frontières extérieures, etc.), la création d'une véritable politique énergétique de l'UE, l'augmentation de la croissance économique ou encore le développement durable figureront parmi les autres priorités d'action que fixeront les chefs d'Etat ou de gouvernement, en vue de séduire l'opinion publique.

Mais y parviendront-ils? Au Parlement néerlandais, hier, il n'a été question que du surcoût engendré par la double implantation du Parlement européen, à Bruxelles et Strasbourg. Et la Lituanie est obnubilée par l'interdiction d'entrée dans la zone euro qui lui a été signifiée, en raison de son taux d'inflation trop élevé / TVE

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