L'espoir ou la retraite

La Suisse saura ce soir si elle reste en course pour une qualification à l'Euro 2012. Pour continuer d'exister dans ce groupe G, les hommes d'Ottmar Hitzfeld doivent battre la Bulgarie au stade Vasil Levski de Sofia (17h45).

26 mars 2011, 07:48

«La tension monte et nous nous réjouissons de disputer ce match», déclare Ottmar Hitzfeld. «Nous possédons les qualités requises pour nous imposer ici.» L'Allemand craint toute de même la Bulgarie avant la rencontre capitale de ce soir à Sofia.

«Cette équipe, quand elle est dans un bon jour ou que son adversaire lui laisse faire le jeu, est capable de battre n'importe qui», avertit Ottmar Hitzfeld. Ce qui n'a toutefois que très rarement été le cas ces trois dernières années, puisque les seules formations à avoir subi la loi des Bulgares sont le Pays de Galles, l'Arabie Saoudite (2010), Chypre, la Lettonie, le Monténégro (2009), l'Irlande du Nord, la Finlande et la Bosnie (2008). Un tableau de chasse très modeste.

En battant les Gallois en octobre dernier, la formation de Lothar Matthäus a toutefois réussi, comme la Suisse, à entretenir un mince espoir. Chez elle, elle évoluera qui plus est face à une équipe qui ne convainc pas depuis de longs mois. «Ce sera une âpre lutte, un combat, mais dans le bon sens du terme», prophétise Alexander Frei. «Je ne crois pas à un match tactique et fermé. Les Bulgares ne vont pas défendre. Les deux équipes veulent la victoire.»

Le capitaine recourt alors à la mémoire collective pour transmettre son optimisme. «Ces dernières années, nous avons souvent gagné les matches importants, quand nous étions dos au mur. Comme en 2009 contre la Lettonie et en Grèce, juste après la défaite face au Luxembourg.»

Le Bâlois clame aussi sa foi en ce groupe. «Nous sommes toujours concentrés. Mais là, c'est vrai que notre état d'esprit a atteint un niveau supérieur, cela se remarque depuis mardi. Le problème est de le transposer sur le terrain. Tout le monde doit prendre ses responsabilités, les anciens et les jeunes, qui ne sont plus des juniors. Ce sont ces rencontres-là qui forgent un esprit d'équipe.»

Ottmar Hitzfeld invoque lui aussi la psychologie du groupe. «Nous devrons provoquer, chercher les duels et les remporter!» Si le sélectionneur n'a pas voulu dévoiler officiellement son onze titulaire, le doute n'est que très peu permis. «Je déciderai ce matin. Mais vous avez vu cette semaine à quoi l'équipe va ressembler.» C'est-à-dire avec Dzemaili à la place de Schwegler au milieu et Streller aux côtés de Frei devant.

En cas de défaite ce soir, l'heure sera venue pour l'équipe de Suisse de se poser des questions fondamentales quant à la suite des opérations. Car il n'est pas exclu qu'un échec à Sofia pousse Hakan Yakin (34 ans), Marco Streller (30) et Stéphane Grichting (32) vers la retraite internationale. Le Valaisan a du reste réaffirmé qu'il ne serait plus de la partie lors des éliminatoires du Mondial 2014.

Pour l'heure, le seul départ confirmé demeure cependant celui d'Alexander Frei, qui s'offrira normalement une dernière à Wembley le 4 juin contre l'Angleterre. Et il semble bien peu probable que le capitaine change d'avis. Ce match de l'espoir en Bulgarie peut alors aussi être celui de la fin d'une ère. /si