Köbi Kuhn a apporté un soin méticuleux dans l'élaboration du programme de ces matches amicaux. Avec la Côte d'Ivoire, l'Italie et la Chine, il a choisi trois adversaires dont les caractéristiques se rapprochent du Togo, de la France et de la Corée du Sud. «Je voulais que mes joueurs respirent le parfum du football africain avant d'affronter le Togo, explique Köbi Kuhn. La Côte d'Ivoire sera, pour cette raison, un adversaire idéal.»
«Comme nous entrons tardivement dans le tournoi, nous avons eu le loisir de procéder d'une manière différente qu'en 2004, poursuit Köbi Kuhn. Le temps ne nous est pas compté comme il y a deux ans. La possibilité de jouer trois matches contre des équipes de valeur nous est cette fois offerte. Pourquoi la refuser?» Avant l'Euro au Portugal, la Suisse n'avait livré que deux rencontres amicales, face à l'Allemagne à Bâle (0-2) et au Liechtenstein à Zurich (1-0).
Deux semaines après avoir perdu le titre national à la dernière seconde devant le FC Zurich, Pascal Zuberbühler retrouve le Parc Saint-Jacques. Le gardien du FC Bâle sera peut-être le personnage central de cette rencontre. Malgré ses erreurs à Middlesbrough et au Stade de Suisse devant les Young Boys, «Zubi» demeure le no 1 aux yeux de Köbi Kuhn. Mais le sélectionneur ne lui signe plus de chèques en blanc. Face à une opposition de très grande qualité, il doit prouver aujourd'hui qu'il a retrouvé une certaine sérénité. Et qu'il insuffle à nouveau une relative confiance à ses défenseurs.
En ligne médiane, Valon Behrami bénéficiera très certainement d'une première occasion de tenir en sélection la place qu'il occupe avec un très grand bonheur à la Lazio. Buteur providentiel contre la Turquie à Berne, le Tessinois peut, en raison également de la polyvalence de Barnetta, prétendre à une place de titulaire à la Coupe du monde. Un quatuor Behrami - Vogel - Cabanas - Barnetta semble fort séduisant sur le papier. Mais une telle option reléguerait sur le banc Raphaël Wicky, l'un des cadres de Köbi Kuhn.
Grand absent du match de Glasgow contre l'Ecosse le 1er mars, Alex Frei retrouvera sa place à la pointe de l'attaque. Opéré en février dernier aux adducteurs, le Bâlois a signé un retour en force avec Rennes lors des deux derniers matches de la L1. A Saint-Etienne, son introduction à l'heure de jeu avait dynamisé l'attaque bretonne. Enfin face à Lille, il s'est fait l'auteur d'un doublé.
«Je ne pouvais pas rêver mieux pour mon retour, lance Frei. Mentalement, je suis prêt. Physiquement, il me manque encore un petit quelque chose. Mais d'ici au 13 juin, j'ai le temps pour arriver au pic de ma forme». Son duel à distance avec Didier Drogba vaudra sans nul doute le détour. / si