La révolution ukrainienne bascule vers la guerre civile. Le scénario catastrophe que tous les dirigeants occidentaux redoutaient se déroule, cette fois, sans contestation, dans un petit carré de la capitale, livré aux tireurs embusqués, aux activistes radicaux et aux forces de sécurité ukrainiennes, ces Berkout de sinistre réputation. Les récentes polémiques opposant le gouvernement et l'opposition sur l'emploi de balles réelles dans le conflit n'ont plus lieu d'être. Désormais, les fusils et pistolets mitrailleurs sont présents dans les deux camps.
Ces armes ne se cachent plus et leur emploi, hier matin, s'est traduit, une nouvelle fois, par la mort d'au moins 25 personnes. Huit cadavres ont été retrouvés devant la Poste centrale de Kiev et dix autres devant l'hôtel Kosatski, en plein centre de la place de l'Indépendance. Au fil de la journée, le bilan de cette matinée meurtrière n'a cessé de croître. Les services médicaux de l'opposition ont annoncé...