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Kenya: des détails sordides au lendemain du massacre de Garissa

Au lendemain de la prise d'assaut de l'Université de Garissa par des islamistes somaliens shebab qui a fait 147 morts, le choc est immense. Les rescapés racontent comment les terroristes se sont amusés avec les otages.

03 avr. 2015, 16:32
Medics help an injured person at Kenyatta national  Hospital in Nairobi, Kenya, Thursday, April , 2, 2015 , after being airlifted from Garissa after an attack by gunmen at Garissa University College in northeastern Kenya on Thursday morning. Al-Shabab gunmen attacked Garissa University College in northeast Kenya early Thursday, targeting Christians and killing at least 15 people and wounding 60 others, witnesses said. (AP Photo)

Des proches d'étudiants de l'université de Garissa, dans l'est du Kenya, où les islamistes somaliens shebab ont tué 147 personnes, cherchaient toujours désespérément des nouvelles de leurs enfants vendredi. Dans le même temps, des détails du massacre commencent à émerger.

L'attaque, qui a duré toute la journée de jeudi, est la plus meurtrière sur le sol kényan depuis celle perpétrée par Al-Qaïda contre l'ambassade américaine en 1998 (213 morts). Le ministre kényan de l'Intérieur, Joseph Kaissery, a promis que le pays ne se laisserait pas "intimider par les terroristes".

Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont pris d'assaut à l'aube jeudi le campus de l'université de Garissa (environ 150 km de la frontière somalienne), qui hébergeait des centaines d'étudiants originaires de différentes régions. L'attaque s'est terminée dans la soirée quand, dans des échanges nourris de tirs, quatre assaillants ont fait sauter leurs ceintures d'explosifs.

Détails sordides

Vendredi, des survivants ont raconté comment les shebab s'étaient amusés avec les otages, les faisant ramper dans des mares de sang ou téléphoner à leurs parents pour leur demander de réclamer un retrait des troupes kényanes de Somalie, avant de les tuer.

Des étudiants se sont barbouillés du sang de leurs amis exécutés pour passer pour morts, alors que les islamistes passaient de pièce en pièce à la recherche de personnes à abattre.

"'Nous ne craignons pas la mort, cela va être de bonnes vacances de Pâques pour nous', criaient les assaillants en swahili, avant de tirer", a raconté Salias Omosa, 20 ans, un étudiant traumatisé hébergé dans un camp militaire proche de l'université.

Les shebab ont surpris les étudiants dans leur sommeil. Lançant des grenades et tirant à l'arme automatique, ils ont exécuté des dizaines d'entre eux avant de séparer les musulmans des non musulmans, laissant partir les premiers et retenant en otage les seconds.

Cadavres à recoudre

Vendredi, des centaines de survivants et des proches d'étudiants étaient massés devant les grilles de l'université, bouclée par les forces de l'ordre. A l'intérieur, les derniers corps étaient collectés et l'armée ratissait le campus pour s'assurer que tout danger était écarté.

A la morgue de Nairobi, des infirmiers finissaient de recoudre 20 cadavres, alignés sur le sol pour être identifiés. Une centaine de personnes cherchant elles aussi des nouvelles de leurs enfants étaient rassemblées à l'extérieur, sous des tentes. Selon la Croix-Rouge, l'ensemble des 147 corps seront rapatriés dans la capitale.

A Garissa, le ministre de l'Intérieur a promis de combattre les "terroristes", confiant dans la capacité du pays à "gagner cette guerre". Les shebab, affaiblis par une force militaire de l'Union africaine (Amisom) qui les combat en Somalie et à laquelle le Kenya participe, ont mené de spectaculaires attaques de type guérilla dans leur pays, mais aussi une série d'attentats au Kenya ces dernières années.

Le porte-parole des shebab, Ali Mohamud Rage, a clairement dit jeudi que l'attaque de l'université avait été menée en représailles à la présence militaire kényane en Somalie. "Le Kenya est en guerre contre la Somalie", a-t-il lancé.

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